Les créatures qui suivent pourraient vous inspirer un univers extraterrestre issu d’un roman de science-fiction. Il s’agit pourtant de simples photographies de micro-organismes qui vivent au cœur de nos forêts.
Ces êtres unicellulaires méconnus
Valeriya Zvereva est une photographe et géologue Russe, passionnée par le monde vivant infiniment petit. En la matière, la nature ne manque pas de ressources pour nous surprendre. En témoigne cette série de photographies étonnantes d’organismes qui vivent discrètement dans les zones humides des forêts. Pendant plusieurs mois, Valeriya Zvereva va partir à la chasse de ces formes de vies minuscules aux allures quasi-extraterrestres. Il s’agit en réalité de Mycetozoa, des êtres vivants unicellulaires appartenant à la famille des Eukaryota. À ne pas confondre avec les champignons, ces petits organismes, dont il existe des centaines d’espèces, se multiplient pour former des masses plus ou moins importantes et observables dans la nature.
La vie des mycétozoaires est relativement peu documentée car leur petit taille réclame un appareillage spécialisé permettant l’ultra-macro photographie. Avec un peu de patience, on peut débusquer ces cellules dans les milieux humides et riches en matières organiques en décomposition. Elles se nourrissent de bactéries, de champignons et autres particules en décomposition. Bois et forêts sont les endroits rêvés pour les observer.
Une forme primitive d’intelligence
Fait remarquable et symbolique, en cas de mauvaises conditions environnementales (comme un manque de ressources), ces organismes en principe unicellulaires se regroupent en amas cellulaires au sein duquel un flux organique distribue équitablement les ressources alimentaires disponibles. L’AMP cyclique, un messager chimique, sert d’agent de communication permettant aux cellules de se regrouper pour survivre.
Cette complexité apparente laisse les chercheurs parfois perplexes. En 2008, des scientifiques japonais vont recevoir l’Ig Nobel de sciences cognitives pour avoir démontré une curieuse capacité de ces amiboïdes. Ces chercheurs ont, en effet, découvert que ces organismes pouvaient retrouver leur chemin pour sortir d’un labyrinthe. Le vivant n’a décidément pas fini de nous surprendre…