OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers
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Akasha
Messages : 1534 Points : 2728 Réputation : 50 Date d'inscription : 17/03/2015 Age : 47 Localisation : par là tout droit
Sujet: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers Lun 23 Mar - 5:32
Ce sujet à été ouvert à l'initiative de Orné ainsi que commenté
Bonjour, Décidément l'UE après avoir fortement réglementer les cultures personnelles et le marché des graines. Et mis les agriculteurs dans une situation des plus périlleuse, et de ne même pas se soucier de leur santé mis à mal de par l'emploie intempestif de pesticides qui ne peuvent se passé sous la menace de déposer le bilan. Les voila de nouveau à faire volte face concernant les OGM's. Un coup ces oui, un coup ces non. Mais il est évident qu'ils ne peuvent rien contre se que veulent les multinationales américaine, car on sais le rôle qu'elles ont jouer pour la création de l'UE. Voyons donc ensemble où nous en sommes.
OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers
Par Alexandre Delacour
Les États étaient contre à 67%, les eurodéputés étaient contre à 61 %, et une majorité de la population était contre. Pourtant, un nouvel OGM a été imposé sur le sol européen. Vous vous demandez comment cela est possible ? Explications.
Pour que la mise sur le marché autorisée par la commission européenne soit invalidée, les pays membres contre doivent représenter au moins 55 % des États et regrouper au moins 62% de la population de l’Union Européenne.
Dans le cas présent, les pays qui ont voté contre constituaient bien plus de 55% des États européens (67%) mais ne représentaient que 52,64% de la population, ce qui rendait impossible le véto sur la décision de la commission européenne concernant la commercialisation du nouvel OGM TC1507.
La commission avait demandé l’avis des parlementaires sur cette question (de manière consultative) et le résultat était également sans appel puisque 61% des eurodéputés se sont déclarés contre.
Une nouvelle fois l’Union européenne obéit au doigt et à l’œil aux ordres des trusts agro-industriels mondialistes. Mais dans cette affaire, la réelle question à se poser est de savoir si le droit fondamental des peuples européens à être nourri sainement doit être décidé « démocratiquement » par une poignée de margoulins. Évidemment la réponse est négative.
Car il s’agit bien d’un problème de santé publique majeur ayant des répercussions catastrophiques sur l’ensemble de l’environnement. En effet, des études approfondies au sujet des OGM réalisées par d’éminents chercheurs français et américains, notamment Christian Velot (1), Gilles-Eric Séralini (2) et Jeffrey Smith (3), prouvent la toxicité de ces chimères génétiques.
Mais l’insertion des OGM dans l’agriculture européenne n’est que l’aboutissement d’un processus de mise en servage de l’ensemble du monde agricole européen et mondial depuis 60 ans.intéressons-nous quelque peu à la genèse et à l’évolution de cette domination.
Le contrôle du vivant
Depuis les débuts de l’agriculture, au néolithique, il y a environ 7000 ans, l’homme utilisait pour ses cultures les graines que la nature lui offrait à chaque cycle saisonnier. De cette façon, il y a encore 60 ans, agriculteurs, maraîchers et jardiniers se transmettaient ces graines reproductibles, adaptées à des terroirs et des milieux bien spécifiques, en général entre familles ou entre villages.
A chaque récolte, une partie de celle-ci était stockée afin de créer une réserve de semence pour les semis de l’année suivante. Ainsi, année après année, cycle saisonnier après cycle saisonnier, mère nature accordait généreusement à nos ancêtres ses bienfaits.
Peu après la fin de la seconde guerre mondiale, un important bouleversement s’ opéra au sein de l’agriculture mondiale. En France, en 1960, les premières mesures imposées par le gouvernement aux cultivateurs furent : l’obligation d’utiliser des semences répertoriées dans le catalogue officiel (catalogue fraîchement créé et contenant uniquement des semences élaborées par les firmes semencières) et la conversion des agriculteurs à l’agriculture intensive et chimique, au détriment d’une agriculture naturelle et respectueuse de l’environnement telle qu’elle était pratiquée depuis des temps immémoriaux.
Mais le principal tour de passe-passe réalisé par ces firmes fut d’insérer uniquement des semences hybrides F1 au catalogue officiel, interdisant de cette façon la commercialisation et l’utilisation des semences traditionnelles.
Qu’est-ce qu’un hybride F1?
Il s’agit d’une plante appauvrie génétiquement, obtenue par croisement de deux lignées parentales de lignée pure, donnant ainsi naissance à un hybride vigoureux à la première génération mais qui dégénère et n’est plus productif en cas de réutilisation ultérieure.
L’ensemble de ces mesures eut pour effet immédiat d’assujettir économiquement les cultivateurs aux firmes semencières, les obligeant à racheter chaque année leurs semences ainsi qu’une multitude de produits chimiques (engrais chimiques, pesticides…), amenant graduellement l’ensemble de la paysannerie européenne à perdre totalement son autonomie.
Un autre effet, sur le long terme cette fois, fut d’amener à la disparition quasi totale de la bio diversité végétale. Ainsi, à l’heure actuelle, la quasi-totalité des variétés végétales traditionnelles ont tout simplement disparu et neuf multinationales (Monsanto, Syngenta, Pioneer…) contrôlent 90 % de la semence mondiale ! Quelques associations, telles que Kokopelli, malheureusement teintées d’immigrationisme et d’antiracisme, s’efforcent de sauvegarder ces anciennes variétés, ce qui leur a valu de nombreux procès(4) intentés par les lobbies agro-industrielles.
Au début des années 1990, avec le développement de la génétique, furent mises au point les fameux OGM (organismes génétiquement modifiés), utilisés tout d’abord dans le domaine de la recherche fondamentale et le domaine médical, puis ensuite dans le secteur agro-alimentaire. Les OGM sont des organismes vivants (animal, végétale, microbes, micro-organismes, champignons) dont on a modifié de manière non naturelle, c’est-à-dire par intervention de la main de l’homme, leur patrimoine génétique initial par :
• l’introduction d’un gène étranger /plants transgènes
• la suppression d’un ou plusieurs gènes de l’organisme en question
• la modification chimique d’un ou plusieurs de ces gènes/plants mutagènes
• la substitution d’un ou plusieurs de ces gènes
Sur le plan technique, tous ces organismes sont reconnus comme des OGM mais pas sur le plan juridique ! Seuls les organismes transgéniques, c’est-à-dire ceux à qui on a introduit un gène étranger, sont reconnus par la législation européenne (directive 2001. 18).
Ainsi, les trois autres catégories échappent à la législation et aux contrôles de toxicologie liés aux pesticides alors que, comme nous allons le voir, ce sont des plantes pesticides. Rajoutons que 99 % des OGM cultivés aujourd’hui à la surface du globe appartiennent à ces trois catégories (maïs, betteraves, soja…).
Ces plantes, nommées plantes pesticides, ont été génétiquement modifiées pour accumuler un pesticide, soit parce qu’elles produisent un insecticide en permanence pour lutter contre un insecte ravageur, c’est le cas du Monsanto 810, soit parce qu’elles ont été génétiquement modifiées pour ne plus mourir lorsqu’on les arrose avec un herbicide qui aurait dû les tuer, par exemple le Roundup, et donc ces plantes vont pouvoir accumuler cet herbicide néfaste dans leurs cellules.
Les risques sanitaires
Il serait impossible ici de dresser une liste exhaustive des conséquences de cette agriculture mortifère, tant la législation est opaque et les tests gouvernementaux peu nombreux et biaisés, comme nous l’avons vu ci-dessus. Contentons-nous d’évoquer les plus importants.
Gilles-Éric Séralini, lors de ses expériences indépendantes(5), a constaté, sur ses rats de laboratoire, au niveau moléculaire, que le Roundup avait des effets toxiques sur les cellules placentaires à des doses inférieures de celles utilisées en agriculture.
Ceci explique que, selon plusieurs études américaines(6), démontrant par ailleurs que le Roundup est un cancérigène avéré, les utilisatrices intensives de Roundup (notamment les femmes d’agriculteur), avaient un taux de fausse couche supérieur à la moyenne nationale.
Un dernier point, et non des moindres, concerne la chute vertigineuse de la fertilité des populations européennes. En effet, en l’espace de 50 ans, la production de spermatozoïdes des hommes européens a baissé de près de 40 % et le nombre de couples ayant des difficultés à avoir un enfant progresse de manière continue, notamment en France (15 %) (7) et en Italie (30 %) (.
Conclusion
Évidemment, les prostituées intellectuelles de la grande presse se contentent d’effleurer ce sujet capital et sensible, quand ils ne ridiculisent pas les chercheurs indépendants et honnêtes, comme l’a illustré l’affaire Séralini. Et pour cause, les puissances agissant dans l’ombre de ces multinationales sont les mêmes qui ont la mainmise sur la grande presse. On ne crache pas dans la main qui vous nourrit…
C’est à nous, militants identitaires, porteurs d’une vision de l’homme enraciné et en osmose avec l’ordre naturel, de dénoncer sans relâche ces monstres transnationaux délétères et de les désigner pour ce qu’ils sont : des organisations criminelles, obnubilées exclusivement par leur profit, qui auront un jour à répondre de leurs abominations.
Notes:
(1) Christian Velot, est Maître de conférences en génétique moléculaire (Université Paris-Sud XI) et chercheur à l’institut de génétique et de microbiologie (centre scientifique d’Orsay). Voir la vidéo de la conférence: ici.
(2) Gilles-Éric Séralini, universitaire français, professeur de biologie moléculaire depuis 1991, chercheur à l’Institut de biologie fondamentale et appliquée (IBFA) de l’université de Caen et codirecteur du pôle Risques de l’université de Caen (pôle associé au CNRS).
(3) Jeffrey M. Smith est un essayiste américain, connu pour sa participation au débat sur les organismes génétiquement modifiés.
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Sujet: Re: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers Lun 23 Mar - 5:35
Bonjour les gens décidément entre se qui est dit et réellement appliqué question aux OGM's, il y a un monde...Et ils finiront bien par nous en faire manger à toutes les sauces. Se qui est remarquable c'est quand ils sont présent de façon arbitraire dans un pays, ils en profitent pour imposer tout ce que les atlantistes on de plus terrible. Se servent, manipulent, et imposent...On y voient de plus en plus clair sur les intentions atlantiste en Ukraine... Et vu qu'économiquement le gouvernement de Kiev est dépendant des américains et de l'UE, je vois mal comment ils refuseraient les OGM's...Monsanto les chimistes officiels de l'Empire a décidément la fâcheuse habitude d'être dans tout "les bons coups" !!
Au nom de Monsanto : Des cultures OGM pour l’Ukraine, grenier de l’Europe..
Image d'illustration
Parce que rien n’arrive par hasard….
Finalement, un aspect secondaire de la crise ukrainienne commence à recevoir une attention internationale. Le 28 juillet, l’Institut Oakland, basé en Californie, a publié un rapport révélant que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), selon les termes de leur prêt de $17 milliards à l’Ukraine, ouvriraient ce pays aux cultures génétiquement modifiées (GM), ainsi qu’aux OGM dans l’agriculture. Le rapport est intitulé vu de l’Ouest : la Banque mondiale et le FMI en Ukraine [1].
Fin 2013, le président ukrainien du moment, Viktor Yanukovych, a rejeté l’agrément d’association à l’Union européenne lié au prêt de $17 milliards, dont les termes viennent seulement d’être révélés. Au contraire, Yanukovych a opté pour une aide russe de $15 milliards, assortie d’une réduction sur le prix du gaz naturel. Sa décision a été un facteur majeur des protestations mortelles qui s’ensuivirent et qui l’ont renversé du pouvoir en février 2014, ainsi que de la crise en cours.
Selon l’Oakland Institute, « alors que l’Ukraine n’autorise pas l’utilisation des OGM dans l’agriculture, l’Article 404 de l’accord avec l’UE, en rapport avec l’agriculture, inclut une clause qui est généralement passée inaperçue : cette clause indique, entre autres, que les deux parties vont coopérer pour étendre l’utilisation des biotechnologies. Il ne fait aucun doute que cette clause rencontre les attentes de l’agro-industrie. Comme Michael Cox, directeur de recherche à la banque d’investissement Piper Jaffray, l’a observé, « l‘Ukraine, et de manière générale l’Europe de l’Est, sont parmi les marchés en croissance les plus prometteurs pour le géant de l’équipement en matériel agricole Deere, ainsi que pour les producteurs Monsanto et Dupont« » [2].
La loi ukrainienne interdit aux agriculteurs de cultiver des plantes génétiquement modifiées. Longtemps considérée comme « le grenier à blé de l’Europe », l’Ukraine, avec les riches terres noires de son sol, est idéale pour la croissance des céréales. Ainsi, en 2012, les agriculteurs ukrainiens ont produit plus de 20 millions de tonnes de céréales.
L’investissement de Monsanto
En mai 2013, Monsanto a annoncé un plan d’investissements de $140 millions dans une usine de semences de céréales non OGM en Ukraine, avec le porte-parole de Monsanto en Ukraine, Vitally Fechuk, confirmant que « Nous travaillerons seulement avec des semences conventionnelles parce que ce sont les seules autorisées en Ukraine pour la production et l’exportation ».
Mais, en novembre 2013, six grandes associations d’agriculteurs ukrainiens avaient préparé un projet d’amendement à la loi, poussant à « créer, tester, transporter et utiliser des OGM dans le cadre de la législation sur les semences génétiquement modifiées » [4]. Le président de Ukrainian Grain Association, l’association des semenciers ukrainiens, Volodymyr Klymenko, a dit lors d’une conférence de presse à Kiev que : « Nous pourrions réfléchir à cette question très longtemps, mais nous, avec les associations [agricoles], avons signé deux lettres pour modifier la loi sur la biosécurité, dans lesquelles nous avons proposé la légalisation des semences OGM pour nos agriculteurs, semences qui ont été testées depuis longtemps aux États-Unis » (en fait, les semences génétiquement modifiées ainsi que les OGM n’ont jamais été soumis à des tests indépendants sur le long-terme aux U.S.).
Les amendements des associations agricoles coïncidaient avec les termes de l’association avec l’UE et avec le prêt FMI/Banque Mondiale.
Le site web sustainablepulse.com, qui traque les nouvelles sur les OGM au niveau mondial a fustigé les propositions des associations agricoles, avec le directeur Henry Rowlands déclarant : « L’agriculture de l’Ukraine sera sérieusement endommagée si le gouvernement autorise les semences génétiquement modifiées dans le pays. Les agriculteurs verront se réduire les marchés à l’exportation à cause des sentiments anti-OGM en Russie et dans l’UE ». Rowlands a dit que les investissements de Monsanto en Ukraine « pouvaient atteindre $300 millions sur plusieurs années. Est-ce-que l’agriculture ukrainienne veut faire totalement confiance au succès ou à l’échec d’une compagnie U.S.? » [5]
Le 13 décembre 2013, le vice-président de Monsanto (Corporate Enaggement), Jesus Madrazo, a dit à la conférence U.S-Ukraine à Washington D.C. que la compagnie voyait « l’importance de la création d’un environnement favorable [en Ukraine], qui encourage l’innovation et émule le développement continu de l’agriculture. L’Ukraine a l’opportunité de développer encore plus le potentiel des cultures conventionnelles, là où nous concentrons actuellement nos efforts. Nous espérons aussi que, le moment venu, la biotechnologie sera un outil disponible pour les agriculteurs ukrainiens dans le futur » [6].
Juste quelques jours avant les remarques de Madrazo à Washington, Monsanto Ukraine a lancé son programme de « développement social » pour le pays, appelé « Panier de grains du futur » [7]. Il fournissait une bourse à des villageois ruraux afin qu’ils puissent (selon les mots de Monsanto) « commencer à ressentir qu’ils peuvent améliorer leur situation eux-mêmes au lieu d’attendre une subvention ».
Actuellement, les véritables subventions sont celles qui vont aux gros de l’agro-business, selon les termes des prêts du FMI et de la Banque mondiale, qui, en plus d’ouvrir le pays aux cultures OGM, va aussi conduire, plus tard, à lever l’interdiction qui pèse sur la vente des riches terres ukrainiennes au secteur privé [8].
Comme l’a formulé Morgan Williams, président et PDG du Conseil pour le commerce U.S.-Ukraine, en mars dans International Business Times, « L’agriculture ukrainienne pourrait être une vraie mine d’or » [9]. Mais, a-t-il ajouté, « de nombreux aspects du climat des affaires [en Ukraine] doivent changer, le point principal étant de garder le gouvernement hors des affaires commerciales… ».
Les câbles Wikileaks
En août 2011, Wikileaks a diffusé des câbles diplomatiques U.S. montrant que le Département d’État des U.S. [Affaires étrangères, NdT] a fait du lobbying au niveau mondial pour le compte de Monsanto et d’autres multinationales de la biotechnologie, telles que DuPont, Syngenta, Bayer et Dow. L’organisme à but non lucratif, Food & Water Watch [Surveillance de l'eau et de la nourriture, NdT], après passage au peigne fin de ces câbles sur cinq ans (2005-2009), a publié son rapport le 14 mai 2013, intitulé « Ambassadeurs de la Biotechnique : comment le ministère des Affaires étrangères U.S. fait la promotion du programme global de l’industrie des semences » [10]. Le rapport montre que le ministère des Affaires étrangères U.S. a « fait du lobbying auprès de gouvernements étrangers pour qu’ils adoptent des politiques et légifèrent en faveur des biotechnologies agricoles, a réalisé des campagnes rigoureuses de relations publiques pour améliorer l’image de la biotechnologie, et a défié ouvertement les gardes-fous et les règles de bon sens, allant même jusqu’à s’opposer aux lois concernant l’étiquetage des nourritures OGM ».
Selon un article de consortiumnews.com du 16 mars 2014, Morgan Williams est au centre du réseau d’alliances du regroupement des multinationales du business agroalimentaire (Big Ag) avec la politique étrangère des U.S. [11]. « En plus d’être président et PDG du Conseil pour le commerce U.S.-Ukraine, Williams est Directeur des affaires gouvernementales dans la firme privée d’investissement SigmaBleyzer, qui racole pour le travail de Williams « diverses agences du gouvernement U.S., membres du Congrès, commissions du Congrès, l’ambassade d’Ukraine aux U.S., des institutions financières internationales, des groupes de réflexion et autres organisations concernant les affaires U.S.-Ukraine, les questions de commerce, d’investissement et d’économie ».
Les seize membres du Comité exécutif du Conseil pour le commerce U.S.-Ukraine viennent de compagnies agroalimentaires U.S., incluant des représentants de Monsanto, John Deere, DuPont Pioneer, Eli Lilly, et Cargill [12]. Parmi les vingt « Consultants principaux », on rencontre James Greene (ancien chef du Bureau de liaison Otan-Ukraine), Ariel Cohen (chargé de recherche principal à The Heritage Foundation [Groupe de réflexion conservateur à Washington D.C.], Léonid Kozachenko (président de la Confédération agraire ukrainienne), six anciens ambassadeurs U.S. en Ukraine, et l’ancien ambassadeur d’Ukraine aux U.S., Oleh Shamshur.
Shamshur est maintenant un conseiller principal chez PBN Hill + Knowlton Strategies, une unité du géant des relations publiques Hill + Knowlton Strategies (H+K). H+K est une filiale du gargantuesque groupe WPP, basé à Londres, qui possède quelques douzaines de grosses firmes de relations publiques, dont Burson-Marsteller (un conseiller de Monsanto depuis longtemps).
Stratégies de Hill + Knowlton
[b]
Le 15 avril 2014, le journal de Toronto The Globe & Mail a publié un éditorial de l’assistant consultant de H+K, Olga Radchenko [13]. L’article fulminait contre le Président russe Vladimir Poutine et « la machine de relations publiques de Mr. Poutine », déclarant que « le mois dernier [mars 2014, un mois après le coup d'État], un groupe de professionnels des relations publiques, basé à Kiev, avait formé le Centre des médias sur la crise ukrainienne, une opération volontaire dans le but d’aider à améliorer l’image de l’Ukraine et de gérer ses communications sur la scène globale ».
Le site web de PNB Hill + Knowlton Strategies déclare que le PDG de la compagnie, Myron Wasylyk, est un « membre du bureau du Conseil pour le Commerce U.S.-Ukraine », et que le Directeur général pour l’Ukraine, Oksana Monastyrska, « dirige les travaux de la firme pour Monsanto ». Monastyrska a aussi travaillé pour la Société financière internationale de la Banque mondiale.
Selon Oakland Institut, les conditions du prêt accordé à l’Ukraine par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont déjà conduit à « un accroissement des investissements étrangers, qui entraînera probablement une expansion des acquisitions de terres agricoles sur une grande échelle par des compagnies étrangères et une future privatisation de l’agriculture du pays » [14].
En attendant, le Permier ministre russe, Dmitry Medvedev, a déclaré en avril 2014 : « Nous n’avons pas pour but de développer les produits OGM ici, ni de les importer. Nous pouvons nous nourrir avec des produits normaux non génétiquement modifiés. Si les Américains aiment manger de tels produits, qu’ils les mangent. Nous n’avons pas besoin de faire ça ; nous avons assez de place et d’occasions pour produire une nourriture organique naturelle » [15].
Hill + Knowlton, avec ses mensonges sur les « atrocités dans les incubateurs de bébés » au Koweït, a instrumentalisé le public américain pour qu’il supporte la première Guerre du Golfe en Irak au début des années 90. Maintenant la compagnie fomente une nouvelle Guerre Froide ou encore pire pour le compte de Monsanto, récemment élue « la pire » multinationale de la planète. C’est une chose dont il faut se souvenir au moment de la diabolisation tous azimuts de Poutine par les médias de masse.
[b]Joyce Nelson
Source : Mondialisation.com
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Akasha
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Sujet: Re: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers Lun 23 Mar - 5:37
Ce post est édité et commenté par Orné
Commentaire de orné : Bonjour, Eh bien voilà, c'est fait, j'ai trouvé le lien qui va de paire avec l'intitulé du sujet. Et par la même occasion un beau faisceau d'indice comme de quoi le dicta des multinationales fait le poids sur les décisions politiques. je m'avancerai donc à penser que les nouvelles législations européennes en matière de culture et agriculture n'est pas étranger à la suprématies de ces trois grandes multinationales qui de par leur position dominante ne doit pas hésiter à en profiter pour que les législations en vigueur leur soit favorable. Il fait savoir qu'à la base, et dans un passer pas si éloigné que ça, le marcher des semences était encore un patrimoine régionale et un bien publique. Où les familles d'agriculteur se passaient les semences de père en fils. Or en passant du bien publique aux sociétés privées, doublé du fait que les législations européennes leur sont favorable. Je n'ai pas besoin de vous expliquez ce que cela implique. Voici un article pour étayer mon propos :
Danger ! 3 multinationales contrôlent 50% des semences mondiales (Syngenta, Monsanto et Dupont-Pioneer)..
Image de fantaisie d'illustration
Ces 3 multinationales contrôlent déjà 50% de la production des semences mondiales : Syngenta, Monsanto et Dupont-Pioneer. Et elles n’ont certainement pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin… Le danger de laisser l’alimentation mondiale sous le contrôle de seulement quelques firmes saute aux yeux. Ne les laissons pas arriver au bout de leur projet : rendre l’humanité totalement dépendante de ces multinationales sans foi ni loi. Il n’y a qu’à se pencher sur le parcours de Monsanto pour comprendre immédiatement le dessein mortifère qui les anime…
Dans l’émission A bon entendeur (sur RTS), ce sujet ô combien important a été traité le 2 septembre 2014 : Main basse sur les semences
Cette vidéo, « Danger pour le patrimoine alimentaire mondial, en voie de privatisation », est un extrait de l’émission A bon entendeur du 2 septembre 2014 (pour voir l'émission complète).
Ci-dessous, un extrait de l’article présentant le sujet de l’émission :
« Légumes, fruits, céréales… Notre alimentation est principalement basée sur des produits agricoles qui ont en commun de provenir de graines. Un marché qui a attisé bien des convoitises. A tel point qu’aujourd’hui, à force de rachat de sélectionneurs de semences, trois entreprises multinationales se partagent 50% de la production mondiale. Une concentration qui représente un risque pour la biodiversité et ainsi l’approvisionnement en aliments, comme le dénoncent des ONG (Pro SpecieRara, La Déclaration de Berne).
Et les critiques de ces ONG sont multiples : trois multinationales, Syngenta, Monsanto et Dupont-Pioneer contrôlent 50% du marché des semences. Les deux premiers possèdent aussi quantité de variétés protégées, 60% des tomates vendues en Europe et 70% des choux-fleurs. Monsanto et Syngenta, gros producteurs de pesticides, veulent vendre leurs produits par lot, les semences avec les engrais et les pesticides adaptés. En plus, les grands sélectionneurs utilisent des variétés stériles. Effet pervers de cette mainmise, le nombre de variétés s’appauvrit, et avec lui la diversité génétique. »
Marie-Monique Robin avait déjà condamné cette privatisation du vivant (grâce aux brevets) par des firmes comme Monsanto : voir l’article Des brevets contre l’humanité« Les pirates du vivant » par Marie-Monique Robin (OGM, Monsanto) . Le combat de Vandana Shiva (« figure de proue de l’opposition aux brevets sur le vivant ») est également évoqué dans l’article et dans ce documentaire « La guerre des graines »
Voici un film utile. Un film qui donne les clés pour comprendre comment des multinationales veulent confisquer le vivant. Un film qui donne envie de se battre pour sauver notre indépendance alimentaire.
Voir l’article sur LaTéléLibre : http://latelelibre.fr/reportages/do… Voir le site dédié au film : http://blog.francetvinfo.fr/guerre-…
Voir aussi l’article Monsanto accusé d’abus de position dominante en Argentine (1er septembre 2014)
Pour se remémorer le parcours mortifère de Monsanto :
Data Gueule (arte) le 19 juin 2014
Voir également cet article Tous Cobayes ? Monsanto : de Hiroshima aux OGM poisons, des attaques massives contre l’Humanité*. (Eh oui, Monsanto est aussi impliquée dans l’utilisation des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki !)
(*)
« PCB (pyralène), dioxine, DDT, Agent orange, aspartame, hormone de croissance laitière et bovine, Roundup et OGM… et ce qu’on sait moins, les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki. »
Des multinationales comme Monsanto sont tout simplement en train de prendre le contrôle de l’alimentation mondiale, en détruisant la biodiversité et en s’octroyant un monopole sur les semences à l’échelle de la planète.
Auteur Nina K pour Agoravox relayé par Sott.net
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Akasha
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Sujet: Re: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers Lun 23 Mar - 5:39
Bonjour mes frères & sœurs Eh oui Claude, que veux-tu...C'est le monde de l'hypocrisie..On est dans un monde où c'est les puissantes multinationales qui imposent leur dicta..Face à de sois disant réglementation imposée par notamment l'UE, alors qu'ils pactisent directement avec Monsanto ! C'est règlements qui au fait personnes ne respectent... Il est presque impossible de savoir si on avale, ou pas des OGM's Sans compter les méthodes mis en place pour contourné l'appelation OGM ou comment faire du OGM sans à avoir à l'appeler OGM...Voyez plutôt, sidérant !!
Comment des OGM cachés arrivent sur le marché
Elles ne sont pas encore dans nos assiettes. Mais, dans les laboratoires des sociétés de biotechnologies, elles poussent à vive allure. Et elles ne tarderont pas à arriver sur le marché. Ce sont de nouvelles variétés de plantes, céréales, fruits et légumes issues des techniques de manipulation génétique les plus avancées. Il s’agit bien, au sens propre, d’organismes génétiquement modifiés (OGM).
ourtant, elles n’ont pas encore de statut. Tandis qu’aux États-Unis des variétés de colza et de pomme de terre ont été exemptées de procédure d’autorisation par le ministère de l’agriculture, en Europe, ces cultures en germe échappent pour l’instant à toute réglementation. Et ce, alors que l’Union européenne (UE) vient d’adopter une nouvelle législation réformant le processus d’autorisation des OGM, après des années de blocage sur le sujet.
Les OGM classiques sont obtenus par la méthode de la transgénèse: un gène étranger provenant d’un autre organisme – un transgène – est introduit dans le génome d’une espèce végétale pour lui conférer une ou plusieurs propriétés. Par exemple, le pouvoir de sécréter un insecticide qui le protège des ravageurs − c’est le cas du seul OGM cultivé en Europe, le maïs MON 810 de Monsanto, actif contre la pyrale −, ou une tolérance, c’est-à-dire une résistance aux herbicides, qui lui permet de survivre à l’épandage de désherbants tels que le Roundup de la même firme américaine.
Paysage incontrôlable
A côté de la transgénèse existe pourtant une autre voie : la mutagénèse. Des mutations aléatoires sont provoquées dans le génome d’une plante, en l’exposant à des agents chimiques ou à des radiations (rayons gamma ou rayons X), puis, parmi tous les mutants obtenus, sont sélectionnés ceux qui possèdent les propriétés recherchées : meilleur rendement, résistance aux parasites, tolérance à la sécheresse…
Ce procédé est utilisé depuis plus d’un demi-siècle – quelque 3.000 variétés végétales mutées sont répertoriées dans le monde – et ses promoteurs font valoir qu’ils ne font qu’accélérer le processus de mutation qui, dans la nature, se produit de façon spontanée. Si bien que, selon eux, il n’existe pas de différence entre les mutants naturels et artificiels.
La commercialisation récente de colza et de tournesol rendus tolérants aux herbicides par mutagénèse n’en a pas moins suscité une vive contestation. Notamment en France, de la part de la Confédération paysanne, des Faucheurs volontaires et de plusieurs ONG, qui y voient des « OGM cachés » encourageant un usage intensif de produits herbicides nocifs pour l’environnement et la biodiversité.
C’est que l’Union européenne, tout en attribuant à ces plantes mutées la qualification d’OGM, les a exclues du champ d’application de sa directive de 2001 sur les organismes génétiquement modifiés – ceux, précise pourtant ce texte, « dont le matériel génétique a été modifié d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle ». Ce qui est le cas avec la mutagénèse.
D’ici peu, le paysage va devenir encore plus complexe, sinon incontrôlable. Car l’industrie des biotechnologies explore aujourd’hui de nouvelles pistes, plus rapides, moins coûteuses et moins aléatoires, comme « l’édition de gènes ». Ces procédés s’apparentent à une chirurgie de précision. Grâce à des « ciseaux à ADN » – des nucléases –, il est possible d’opérer une coupure sur un site ciblé du génome, soit pour y insérer un gène étranger, soit pour modifier ponctuellement un gène, soit encore pour inactiver un gène.
L’objectif est toujours d’améliorer les performances agronomiques des végétaux, ou de les rendre résistants aux pathogènes et tolérants aux stress (chaud, froid, salinité, manque d’eau…), ainsi qu’aux herbicides. Mais il est atteint, vantent les industriels, avec beaucoup plus de fiabilité.
Cela, même si le risque existe que les ciseaux coupent l’ADN ailleurs qu’à l’endroit prévu, ce qui pourrait déclencher des mutations non désirées. Tous les géants du secteur, Monsanto, Syngenta, Pioneer, Bayer ou BASF, sont sur les rangs. Mais ces technologies sont aussi à la portée de start-up, comme la société française Cellectis qui, spécialisée dans le traitement des cancers, s’est lancée dans l’ingénierie du végétal, avec sa filiale Cellectis Plant Sciences, implantée aux États-Unis.
Brouillard réglementaire
Or, ces nouvelles variétés germent dans le brouillard réglementaire le plus épais. Alors qu’aux États-Unis l’administration tranche au cas par cas, au sein de l’UE, rien n’a encore été décidé. Ces semences entreront-elles dans le périmètre de la directive sur les OGM ?
Passeront-elles entre les mailles du filet ? Interrogée, la Direction de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission de Bruxelles répond que la question « est complexe et nécessite une analyse juridique approfondie, qui est en cours et dont les conclusions seront rendues dans les prochains mois ». Pour les industriels, l’enjeu est majeur.
Si leurs produits ne sont pas catalogués comme OGM, « ils seront dispensés des procédures d’évaluation des risques, d’autorisation, d’étiquetage et de suivi des impacts potentiels sur l’environnement », explique Éric Meunier, de l’association d’« information critique et indépendante » Inf’OGM. Ils éviteront également l’image souvent négative associée aux cultures génétiquement modifiées.
Mais les entreprises veulent aussi être fixées pour ne plus investir dans ce domaine en aveugle. « Depuis des années, la profession et les chercheurs attendent que la question soit tranchée par la Commission européenne, qui a peur d’ouvrir une boîte de Pandore », commente Peter Rogowsky, généticien moléculaire à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).
Ce chercheur coordonne le projet Genius, qui regroupe quinze partenaires publics et privés français et qui vise à « l’amélioration et l’innovation technologiques pour les plan- tes d’une agriculture durable ». Il porte, notamment, sur différentes variétés de maïs, riz, pomme de terre, blé, tomate ou colza. « Les nouvelles technologies d’ingénierie du génome sont avant tout de formidables outils de recherche », défend M. Rogowsky.
« Ce qui pose problème, c’est la frénésie et la rapidité avec laquelle on modifie le monde du vivant »
L’objectif est de « générer des connaissances pour mieux répondre aux défis d’une agriculture productive et durable ». Olivier Le Gall, directeur général délégué de l’INRA, ajoute : « Il est indispensable, tant pour les partenaires privés que pour la puissance publique, de disposer en France et en Europe d’une très bonne maîtrise de ces techniques émergentes. »
Tel n’est pas l’avis de Frédéric Jacquemart, chargé des biotechnologies à France Nature Environnement et ancien vice-président du comité économique, éthique et social du Haut Conseil des bio- technologies (HCB). « Ce qui pose problème, dit-il, ce n’est pas tel ou tel OGM. C’est la frénésie et la rapidité avec laquelle on modifie le monde du vivant, en y introduisant, de façon massive, des plantes qui n’ont pas l’historicité de ce système et qui n’ont pas évolué en cohérence avec lui. »
Bénédicte Bonzi, qui représente les Amis de la Terre au HCB, abonde dans ce sens. « Ces nouvelles variétés répondent à la définition des organismes génétiquement modifiés, estime-t-elle. Les exclure du champ réglementaire les rendrait invisibles et priverait les citoyens de toute possibilité de savoir si elles sont dangereuses ou non pour l’environnement et la santé. Le principe de précaution n’est pas optionnel. Notre responsabilité pour les générations futures est engagée. »
L’industrie des biotechnologies explore de nouvelles pistes, plus rapides, moins coûteuses, comme l’« édition de gènes ». L’agroalimentaire, l’industrie, la pharmacie et le secteur de l’énergie font de plus en plus appel à des micro-organismes génétiquement modifiés pour produire des molécules.
Deux études américaines, publiées jeudi 22 janvier dans Nature, proposent des pistes pour leur interdire de survivre hors des laboratoires et éviter qu’ils n’envahissent l’environnement.
Bioconfinement
L’idée des équipes de George Church (Harvard) et Farren Isaacs (Yale) a été d’introduire dans le génome de la bactérie E. Coli des fragments d’ADN qui la rendent dépendante de la présence d’acides aminés qui ne sont pas disponibles dans la nature. Le généticien français Philippe Marlière, pionnier du « bioconfinement », salue ces avancées, mais note que « l’irréversibilité du confinement est loin d’être encore établie, aussi bien théoriquement qu’expérimentalement ».
4 % des terres
C’est la part des terres agricoles cultivées dans le monde avec des plantes génétiquement modifiées, en 2013. Soit 170 millions d’hectares, dont 70 millions aux États-Unis, 40 millions au Brésil et 24 millions en Argentine. En Europe, seul le maïs MON810 est cultivé, pour l’essentiel en Espagne (132.000 ha) et au Portugal (8.500 ha). Les principales plantes transgéniques commercialisées sont le soja, le maïs, le coton et le colza, en majorité pour l’alimentation animale et la production de bio-carburants.
Le Monde
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Akasha
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Sujet: Re: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers Lun 23 Mar - 5:41
OGM, plantes mutées et hygiène chimique : tour d'horizon d'une catastrophe sanitaire
En 2012, l'équipe Séralini publie dans une grande revue scientifique - « Food and Chemical Toxicology » - une étude sur l'herbicide Roundup ainsi que sur le maïs OGM NK603 qui le tolère, tous deux des produits de la firme Monsanto. Menée sur des rats pendant deux ans, cette étude démontre les dangers d'une consommation de maïs OGM dans le temps, ainsi que du Roundup. Les photos de rats atteints de tumeurs énormes, affichées en une des journaux, font le tour du monde et provoquent un tollé. Monsanto et les agences sanitaires qui avaient autorisé la mise sur le marché de ces produits réagissent vivement et critiquent l'étude. Le gouvernement de l'époque tente néanmoins de montrer qu'il prend en compte les inquiétudes de la population suscitées par l'étude qui montrait, outre des tumeurs, des pathologies rénales, hépatiques et hormonales, et propose de lancer des discussions sur le sujet et une nouvelle étude, encadrée cette fois par l'Etat. En 2013, l'étude est retirée de la publication à la suite de l'entrée d'un ancien membre de Monsanto dans l'équipe de la revue.
En juin 2014, le CRIIGEN republie son étude et propose une conférence de presse qui ne sera que mollement suivie par les médias. [/center]
IPSN : Deux ans après la publication de votre première étude, vous l'avez republiée en juin 2014. Pourquoi ?
Nous voulions montrer à la communauté scientifique et au grand public que notre étude reposait sur des données solides. Nous souhaitions sortir du débat passionné que notre première publication a suscité. Par ailleurs, nous avons republié dans une revue « open source », en mettant à disposition de tous les citoyens du monde les données biologiques de l'étude. Il faut savoir que les données biologiques de toutes les études réalisées avant la mise sur le marché de produits chimiques ou d'OGM sont considérées comme « secret industriel », et donc jamais libres d'accès. Ce point est fondamental car ainsi il ne peut jamais y avoir de débats contradictoires. Nous avons donc, par cette republication, montré aux agences le chemin à suivre pour assurer la plus grande transparence, car il en va de la santé de la population mondiale et aussi des écosystèmes dont nous dépendons !
Les photos des rats avec leurs grosses tumeurs ont marqué les médias et les esprits. Aviez-vous prévu cette surprise ? Vous ne pensiez pas que ces photos produiraient un tel effet ?
À l'époque, nous avions été surpris de l'impact de la publication des photos de rats atteints de tumeurs publiées par le Nouvel Observateur (L'Obs aujourd'hui). Malheureusement, les tumeurs des rats, c'est presque notre quotidien puisque nous testons sur eux des produits dangereux.
Dans le fond, ce qui me choque le plus c'est que l'on s'étonne de ces tumeurs et autres pathologies alors que ces produits ne sont pas évalués correctement. En effet, nous avons mis en évidence qu'aucun pesticide au monde n'a été évalué de façon à protéger la population. Un pesticide, c'est en fait une molécule dite active (dans le cas du Roundup, c'est le glyphosate) et des adjuvants (1). Pendant deux ans, on teste le glyphosate sur des rats. En revanche, les adjuvants et le mélange adjuvants + glysophate n'est testé que quelques jours sur la peau. Ces tests ne sont guère utiles puisqu'on n'effectue aucune prise de sang pour en savoir les conséquences sur les cobayes.
Ce que vous me dites est inquiétant. Quels sont donc actuellement, selon vous, les indicateurs de santé ?
Ils sont au rouge, depuis 50 ans le développement des pathologies chroniques est catastrophique.
Voyez donc : pertes de plus de 50 % des spermatozoïdes chez l'homme, augmentation des stérilités, hypofécondités, malformations néonatales, allergies, maladies neurodégénératives comme l'Alzheimer, doublement des cancers et apparition de très nombreuses maladies orphelines...
Ces pathologies environnementales sont apparues progressivement depuis un siècle, parallèlement au développement de la chimie et l'essor industriel. La révolution verte des années 70 a transformé l'agriculture paysanne en agriculture industrielle utilisant force engrais et pesticides. Nous retrouvons ces produits dans notre alimentation. Nos fruits, par exemple, contiennent 3 à 10 résidus de pesticides. C'est du reste ce qui m'a poussé à me lancer dans les questions de santé et d'environnement. J'en avais marre de voir devant moi des malades qui n'auraient pas dû l'être. Avant de devenir médecin, j'ai passé un diplôme de technicien agricole. Je connais donc très bien les traitements subis par les écosystèmes, les animaux etc. Le lien entre l'essor de pathologies diverses, dont les cancers, et notre manière de cultiver la terre ou d'élever les animaux ne fait aucun doute. On le voit sur le terrain.
Quand va-t-on réellement commencer à évaluer les produits que nous utilisons en agriculture et dans l'industrie afin d'assurer une alimentation riche et saine, et des milieux de vie favorables à un maintien en bonne santé ?
Le CRIIGEN s'est retiré de l'instance de dialogue créée dans le cadre du projet gouvernemental Risk'OGM. Pourquoi ? Pensez-vous avoir conservé une influence sur l'institution malgré votre départ ?
Au début, nous étions partants pour participer à ce projet. Le ministère de l'Environnement et de l'Écologie, ainsi que l'ANSES avaient décidé de lancer une étude sur les risques toxicologiques d'un OGM. Nous avons été conviés à participer et nous avons envoyé l'un de nos doctorants, Nicolas Defarge. J'ai été un peu surpris que le projet soit de refaire exactement notre étude sans l'élargir à de nombreux autres OGM et pesticides. En effet, il existe une quarantaine d'OGM commercialisés dans le monde, nous aurions pu profiter de ce projet pour étudier un soja par exemple.
Mais là n'était pas l'essentiel. J'ai été plus inquiet de voir que seuls l'INRA, l'INSERM et l'ANSES avaient répondu à l'offre du ministère pour faire l'étude. Quand on connaît leur hostilité à nos recherches, on pouvait se poser la question de leur capacité d'objectivité sur la question. Puis d'autres acteurs se sont greffés au projet : Monsanto (par le biais d'une association, Europabio, financée par l'industrie agroalimentaire et pharmaceutique) et les autres semenciers : Bayer, Cropscience et Limagrain notamment. Nous ne pouvions pas cautionner ces conflits d'intérêt qui nous replongeaient dans la situation classique : les fabricants évaluent eux-mêmes leurs produits et font du lobbying auprès des agences d'accréditation. Où sont l'indépendance et la transparence ? Qui protège le consommateur ?
Avons-nous gardé une influence ? Non. Mais à partir du moment où l'ensemble de l'industrie était représenté et que le reste de la société civile ne l'était pas, nous n'avions aucune chance d'influencer quoi que ce soit.
Par ailleurs, ce qui a conforté notre volonté de départ de cette instance c'est que, rapidement, il a comme par hasard été proposé de réduire la durée de l'étude. Le projet de deux ans est devenu un projet de trois mois, que l'on pouvait prolonger éventuellement jusqu'à six ; ce que nous reprochons depuis plus de quinze ans, c'est que les textes réglementaires ne durent que trois mois, ce qui est insuffisant pour mettre en évidence les pathologies chroniques. Par ailleurs, le maïs seul sera étudié sans le pesticide - le Roundup pour lequel il est rendu tolérant - , ce qui change tout !
En quoi l'évaluation de la seule molécule active est-elle un problème ?
En 2013, nous avons étudié 9 différents Roundup et montré que les adjuvants sont plus toxiques que le glyphosate, seule molécule à être testée pendant deux ans sur des rats. En 2014, nous avons étudié 9 pesticides, 3 herbicides, 3 fongicides et 3 insecticides, et montré que les formulations totales vendues aux agriculteurs ou aux particuliers sont de 2 à 10 000 fois plus toxiques sur des cellules humaines que les molécules dites actives, seules testées avant la mise sur le marché.
C'est un véritable scandale sanitaire qui devrait mettre des millions de gens dans la rue pour manifester. En Inde, des paysans se suicident au Roundup, en Amérique Latine, partout où l'on a développé la culture OGM et l'utilisation forcenée de pesticides, on a vu le taux de maladies chroniques augmenter chez les agriculteurs de ces pays et les populations avoisinantes. Qui se soucie de leur détresse ? Au drame sanitaire s'ajoute en outre une perte inquiétante de liberté. Car les grandes compagnies vendent des semences qui ne peuvent fonctionner qu'avec les pesticides qu'elles fabriquent.
C'est un système fait pour et par ces industries qui vendent une semence plus chère que son prix habituel (biotechnologie oblige) et sont seules autorisées à racheter la récolte. Le paysan ne garde rien et ne plante plus ses propres semences. Que reste-t-il de sa liberté ?
On parle aujourd'hui de l'arrivée d'une deuxième génération d'OGM. De quoi s'agit-il ?
La vérité, c'est qu'il n'y a rien de nouveau. On nous présente comme des « OGM nouveaux » des OGM qui ont plusieurs « gènes d'intérêt ». Cela veut dire qu'ils peuvent fabriquer plusieurs insecticides ou tolérer plusieurs herbicides. Mais ce type d'OGM existe depuis longtemps. Par exemple, le maïs Smartstax possède 8 gènes d'intérêt : 2 de tolérance à des herbicides et 6 de production d'insecticides différents. Quels sont les impacts en termes de santé pour les animaux ou les populations qui mangent ce maïs ? Personne ne le sait ni veut le savoir !
Pourquoi a-t-on introduit ces OGM ?
C'est pour satisfaire le « dieu Progrès ». Le développement des connaissances en génétique en un siècle a fait des progrès extraordinaire. Nous savons désormais modifier des patrimoines génétiques. Dans le domaine médical, la thérapie génique nous donne l'espoir de traiter des pathologies graves. Mais modifier des plantes pour qu'elles produisent ou tolèrent des pesticides, cela n'a pas de sens car contrairement à ce que disent les producteurs, cela ne diminue en rien la quantité totale de pesticides répandus sur la planète !
En effet, ce qui devait arriver arriva. L'utilisation de plantes insecticides a permis l'émergence d'insectes résistants, c'est pour cela que les nouveaux OGM comme le Smartstax possèdent plusieurs gènes pour la production de plusieurs insecticides différents. En ce qui concerne les herbicides comme le Roundup, les agriculteurs d'Amérique du Sud et du Nord sont envahis par des amarantes qui étaient spontanément tolérantes au Roundup et qui se sont développées de façon exponentielle du fait de la mort de celles qui y étaient sensibles. Bilan de l'affaire, on rajoute de nouveaux herbicides... Aujourd'hui, certaines plantes résistent au Roundup et au Dicamba, nouvel herbicide de chez Monsanto. Nous nous sommes engagés dans une course aux armements contre la nature que nous sommes sûrs de perdre. Pendant ce temps, les animaux et la population mondiale ingèrent de plus en plus de pesticides. Quand le comprendra-t-on ?
« Le progrès et la catastrophe sont l'avers et le revers d'une même médaille. » Hanna Arendt.
On essaye de nous faire croire que les nouvelles générations d'OGM pourraient répondre à tous nos fantasmes. Mais nous en sommes loin ! On nous dit par exemple que, grâce aux OGM, nous pourrions développer des cultures résistantes à la sécheresse ou à la salinité. Mais ces adaptations sont certainement sous la dépendance de centaines de gênes ! Avant d'y parvenir il faudra des décennies, et personne ne sait quels dégâts sur l'environnement et la santé nous aurons causés d'ici là en jouant les apprentis sorciers.
Tout est donc mauvais dans les OGM ?
Non, ce serait une erreur de dire cela. Je vais vous donner deux exemples : pour soigner les patients diabétiques, nous utilisons tous une insuline produite grâce au génie génétique. En effet, depuis plus de 20 ans, l'insuline humaine est produite par des bactéries OGM dans lesquelles a été inséré le gène humain de fabrication de l'insuline. Ces bactéries sont élevées en laboratoire dans des incubateurs.
On sait ensuite extraire l'insuline produite par ces bactéries et l'utiliser pour les patients diabétiques qui reçoivent des injections quotidiennes d'insuline strictement identique à ce que fait notre pancréas. C'est un grand progrès parce que, auparavant, on utilisait de l'insuline de porc que les patients finissaient par ne plus tolérer, et mourraient. C'est un exemple manifeste de l'utilité du génie génétique, réalisé dans des conditions sanitaires et de sécurité optimales.
De même, quand sur des boîtes de médicaments vous voyez écrit « protéines recombinantes », ce sont des protéines-médicament produites par le génie génétique. Il faut bien comprendre que le CRIIGEN et ses membres ne sont pas contre les OGM en eux-mêmes, mais seulement contre le mauvais usage que l'on peut en faire et aussi contre la façon si « légère et inappropriée » avec laquelle ils sont évalués.
Le pire dans cette histoire est que, à côté des OGM, se développent des plantes mutées. Ces plantes génétiquement modifiées par des produits chimiques ou par des rayonnements ionisants ne rentrent pas dans la législation des OGM et sont cultivées sans études toxicologiques et en toute légalité, même en France. C'est ainsi qu'en France poussent en toute légalité des tournesols mutés tolérants à un herbicide, le sulfonylurée, dont aujourd'hui personne ne sait quelles conséquences ils pourront avoir sur l'environnement et la santé. Mais on sait déjà que ces plantes gorgées d'herbicides se retrouvent dans des tourteaux et produits destinés à l'alimentation animale, voire humaine. Bon appétit !
Que faire face à toutes ces menaces ? On a l'impression que le contre-lobbying citoyen ne fait pas toujours le poids face aux pouvoir des industriels et l'aveuglement des responsables politiques ?
Dans le fond, le vrai problème est notre vision réductionniste de la santé. Nous avons une politique du soin et non de la santé. Il faudrait intégrer l'agriculture, ce que l'on appelle la santé et qui n'est que le soin, la protection sociale et l'économie dans un même ministère ! Car c'est notre environnement global qui peut améliorer ou diminuer l'état sanitaire des populations. La notion d'environnement n'a de sens donc que si on la comprend de manière large : il faut considérer l'environnement biologique, chimique (les xénobiotiques), physique (nanoparticules, rayonnements électromagnétiques, ionisants...) et socio-anthropologique.
Au début du XXe siècle, grâce à Pasteur et à quelques-uns de ses prédécesseurs, l'hygiène bactérienne a vu le jour et a permis de très grands progrès en médecine, tout au moins en occident. Le XXIe siècle doit devenir le siècle de l'hygiène chimique si nous voulons ne pas voir diminuer de façon importante notre longévité ainsi que notre survie en bonne santé. Sachez que déjà notre survie en bonne santé est d'environ 60 ans pour les hommes et 63 ans pour les femmes !
En ce qui concerne le lobbying, je n'y vois que trois solutions : la transparence totale des agences sanitaires et d'accréditation, et la transparence des études toxicologiques ayant permis ou permettant la mise sur le marché de tous les produits. Ainsi, la population pourra choisir en toute connaissance de cause ce qu'elle achète. « Un produit qui ne se vend pas ne reste pas longtemps sur le marché ». La modification de l'évaluation toxicologique de tous les produits chimiques mis sur le marché, et par conséquent la réévaluation des normes toxicologiques qui, si elles avaient été efficaces depuis plus de cinquante ans, n'auraient pas permis le développement des pathologies chroniques dont nous avons parlé plus haut !
Cela dit il existe de plus en plus d'associations qui font du contre lobbying et qui viennent de la société publique, comme l'IPSN ou Bioconsommacteurs. On peut citer également Génération Future et Science citoyenne.
Les choix politiques et économiques ne sont pas indifférents ! Regardez ce qui est en train de se passer au niveau médical et en particulier dans le projet de loi de santé à venir. Le cas du tiers payant, par exemple, et le futur transfert de la gestion des dossiers des patients aux mutuelles. Par ce procédé on fait coup double : on déresponsabilise les gens et on donne tout pouvoir aux mutuelles.
Le raisonnement est simple : la sécurité sociale se désengagera progressivement des petites pathologies et ne s'occupera que des pathologies lourdes, les mutuelles des maux du quotidien. Demain, votre mutuelle choisira pour vous votre médecin. Malgré toutes ses bonnes intentions, qui vous dit qu'elle penchera pour le médecin qui vous convient plutôt que celui qui lui fera faire des économies ? C'est ce qui se passe actuellement pour vos voitures que votre assureur vous impose de faire réparer chez un de ses garagistes agréés plutôt que le garagiste de votre quartier ou celui que vous connaissez !
En attendant, une chape de plomb est mise sur les médecins qui, en plus de leur métier de soin, sont pressurés par des charges administratives lourdes et des recommandations médicales de plus en plus strictes, et surveillés de très près par la sécurité sociale...
Le cas des génériques est emblématique. En effet, la différence entre un médicament princeps et son générique peut être importante : la molécule dite « active » est identique, mais l'adjuvant ou les produits de formulation peuvent être différents ainsi que le procédé de fabrication, ce qui peut avoir des conséquences très importantes. Mais aucun prescripteur ne sait ce qui a changé ! En clair, on autorise la molécule active sur le marché mais on ne s'occupe pas de sa formulation globale... Cela vous rappelle quelque chose ? C'est la même astuce que pour les pesticides, par exemple, et le même manque de transparence.
L'industrie s'adapte et les États aussi, très bientôt nous serons obligés de prescrire en DCI (Dénomination commune internationale). Cela veut dire que nous ne prescrirons qu'en nommant la molécule dite « active ». Il sera donc fait fi des différents adjuvants et produits de formulation ainsi que des procédés de fabrication qui ne sont jamais testés ! Comment voulez-vous que cela donne envie à nos jeunes confrères de s'installer en médecine de ville ?
L'avenir appartient à la santé naturelle ?
La santé naturelle commence par la possibilité de se nourrir sainement. Il faut faire comme nos arrière grands-parents : se nourrir bio ! La deuxième condition est de pouvoir vivre dans des environnements les plus sains possible. Cela nous demande des efforts mais aussi implique que nous réclamions à nos responsables politiques de faire vivre la définition de la santé environnementale proposée par l'OMS à la conférence d'Helsinki en 1994, qui dit : la santé environnementale comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement. Elle concerne également la politique et les pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d'affecter la santé des générations actuelles et futures.
Et d'appliquer la Charte de l'Environnement promulguée le 28 février 2005 sous forme de loi constitutionnelle, laquelle énonce dans son article premier que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé ». Elle fonde l'ensemble des politiques environnementales et la jurisprudence française dans ce domaine.
La deuxième question est de savoir comment se faire soigner lorsque nous sommes malades. Les médecines dites alternatives ou complémentaires ont été reléguées au chapitre effet placebo ou, au pire, charlatanisme, alors qu'elles proviennent pour la plupart de notre héritage culturel (phytothérapie, homéopathie, ostéopathie, médecine chinoise). La question n'est pas d'opposer la médecine basée sur l'allopathie uniquement et les autres thérapeutiques mais plutôt de sortir d'une vision une fois de plus réductionniste, laquelle exclut toute autre médecine. Un sculpteur sur bois utilise-t-il une seule gouge pour une sculpture ou bien n'adapte-t-il pas ses outils au motif qu'il veut produire ?
Le troisième aspect est l'accès aux médecines ou thérapeutiques alternatives. Force est de constater que l'accès n'y est pas libre. Seuls des patients absolument convaincus par nos médecines qui pratiquent pour la plupart le soin et la prévention (acupuncture, homéopathie, ostéopathie etc.) acceptent de payer pour des traitements qui - bien que moins chers que les traitements allopathiques - leur coûtent bien davantage pour la simple raison qu'ils ne sont pas ou peu remboursés. Tant qu'il n'y aura pas d'accès direct aux médecines naturelles, il sera difficile de les développer. Mais pour cela, il faudrait qu'elles soient enseignées dans le cursus de formation médicale.
Tous ces changements ne seront possibles que si la population se mobilise pour elle-même et pour les générations futures.
Depuis la révolution industrielle du début du XIXe siècle, la pensée technoscientifique exclusive nous a conduits devant un mur. En effet, la pensée technoscientifique ignore bien souvent les êtres, les gens et les cultures... La réalité humaine, c'est le réalisme trivial mais aussi l'imaginaire, le mythologique, l'affectif. Mais l'économie qui nous dirige est une science trop belle, car elle mathématise la réalité, et par les chiffres on fait disparaître la chair, le sang, les passions, les souffrances, les bonheurs, les cultures... Bref, tout ce qui fait que l'homme à la fois « naturel » et « sur-naturel » s'enracine dans la nature vivante, physique, et qu'il en émerge et s'en distingue par la culture, la pensée et la conscience.
Une grande conversion du regard est donc à effectuer au plus vite !
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Sujet: REPORTAGE : Hold-up planétaire de l’industrie sur l’alimentation Lun 23 Mar - 5:43
Hold-up planétaire de l’industrie sur l’alimentation
Fabrice Nicolino, journaliste, constate amèrement que, depuis l’industrialisation alimentaire, nous nous sommes éloignés de la nourriture, nous l’avons appauvrie, nous avons perdu notre autonomie alimentaire et, tout ceci, au détriment de l’ensemble du vivant et pour le seul profit de transnationales. Peut-être est-il (encore) temps de réagir ?
Fabrice Nicolino est un journaliste spécialisé depuis plus de vingt ans dans les questions d’écologie et chroniqueur pour Charlie Hebdo. Toujours hospitalisé, il a été grièvement blessé dans l’attentat contre la rédaction. Lors de cette interview dans les locaux de l’Hebdo avant l’attentat, il exposait sa vision interpellante de l’alimentation actuelle. Pour lui, depuis l’industrialisation – véritable rupture dans notre société – nous avons laissé le soin aux industriels de nous nourrir. Les conséquences sont affligeantes : la nourriture, en s’éloignant de nous, nous apparaît comme une simple marchandise transportée sur des distances inouïes et complètement déconnectée du « vivant ».
Qu’est-ce qu’on mange demain ?
Alors que, dans l’histoire, les hommes auraient consommé 7000 espèces végétales différentes sur les 30.000 consommables, aujourd’hui elles ne sont plus que 30 à fournir 90 pour cent des calories végétales consommées dans le monde ! Par contraste, là où l’alimentation traditionnelle persiste, comme dans un petit village karen de Thaïlande, les villageois cultivent plusieurs centaines d’aliments différents. Selon François Couplan, ethnobotaniste spécialisé dans l’utilisation traditionnelle des plantes sauvages et cultivées, la nature foisonne de ressources alimentaires qui pourraient offrir une nourriture riche et variée à ceux qui savent les reconnaître.
Fabrice Nicolino dénonçait un fait analogue par rapport à la viande dans son livre « Bidoche : l’industrie de la viande menace le monde ». En effet, les conséquences écologiques de la consommation mondialisée de viande sont comparables : disparition de races entières d’animaux, destruction d’immenses surfaces de forêts pour les nourrir… Pour lui, cette main mise de l’industrie sur l’alimentation s’apparente à un véritable hold-up planétaire. Le tout sur fond de « nourriture rapide ». Nous prenons de moins en moins le temps de savoir ce qu’il y a dans notre assiette et d’où cela vient.
La solution : ralentir
Le mouvement « slow food », fondé en 1986 en Italie par Carlo Petrini, prône par opposition de manger sainement et lentement pour redonner au fait de s’alimenter son importance fondamentale. Mais tout laisse à croire pourtant que ce phénomène d’industrialisation va continuer à s’accélérer car la puissance des transnationales ne cesse d’augmenter. Quand on sait que leurs chiffres d’affaires dépassent parfois certains budgets nationaux, il y a de quoi frémir…
Mais tout espoir ne serait pas perdu ! Dans une autre vidéo, il précise que l’émergence de l’alimentation bio est la marque d’un changement profond dans l’alimentation humaine. Aujourd’hui en France, plus de la moitié des consommateurs achète au moins une fois par mois des produits bio. Ce rejet d’une alimentation industrielle gorgée de pesticides et d’additifs représente déjà un changement notable et spectaculaire. Au plan mondial, ce changement de paradigme pourrait, à terme, contribuer à répondre à une question cruciale : comment nourrir 9 ou 10 milliards d’humains en 2050 ? Et si l’agro-écologie était la solution ? Restons positifs : tout reste possible, à condition de certains changements collectifs majeurs.
Source : MR Mondialisation (voir 2 ème vidéos sur le lien)
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orné
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Sujet: Re: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers Mar 7 Avr - 2:53
Le Dessous des Cartes : les OGM, état des lieux
Depuis la naissance de l’agriculture, l’Homme cherche à modifier son environnement. Aujourd’hui, trente ans après la création de la première plante génétiquement modifiée, le débat sur les OGM reste ouvert et controversé. Le Dessous des Cartes consacre deux numéros à cette question et tente de comprendre les enjeux du débat.
Les OGM, état des lieux, partie 2
Dans ce second numéro consacré aux OGM, le Dessous des Cartes se penche sur le cas spécifique de l’Union européenne, et de sa relation complexe et paradoxale avec les plantes génétiquement modifiées.
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orné
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Sujet: Re: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers Sam 25 Avr - 14:08
L’Union européenne autorise 19 OGM et met tout le monde en colère
Le feu vert donné par la Commission n’est pas du goût des États opposés aux organismes génétiquement modifiés. Le projet de réforme qui l’accompagne fâche les États-Unis et l’industrie chimique.
C’est une décision qui ne satisfait presque personne. L’Union européenne a autorisé ce vendredi l’importation et la commercialisation de 19 organismes génétiquement modifiés (OGM), sans que les Etats membres ne se soient mis d’accord sur une proposition de réforme leur permettant d’interdire ces fameux OGM sur leur territoire respectif. La France, les écologistes et les Etats-Unis sont vent debout contre cette autorisation immédiate, qui s’impose à tous les pays. Explications.
C’est quoi ces OGM?
L’autorisation concerne 19 organismes génétiquement modifiés (OGM), dont 17 destinés à l’alimentation animale et humaines et 2 sont des fleurs, des œillets précisément. Dans la liste figurent onze produits de la multinationale américaine Monsanto – plusieurs variétés de soja, maïs, colza et coton – et huit autres sont des produits de la firme américaine Dupont et des groupes allemands Bayer et BASF.
Pourquoi la Commission les autorise-t-elle maintenant?
Ces demandes d’autorisation étaient en attente depuis plusieurs années. Mais les Etats membres n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur leur importation et leur commercialisation. Aucune majorité qualifée ne s’étant dégagée, c’est donc la Commission qui a hérité de la décision finale à prendre et qui a donné son feu vert. Résultat, l’autorisation de ces 19 OGM est immédiate, vaut pour dix ans et s’impose à tous les Etats, y compris à ceux qui s’y sont opposés.
Mais que faire si un pays ne veut pas de ces OGM? Pour rassurer les 19 Etats anti-OGM, la Commission vient de proposer, il y a tout juste deux jours, une réforme qui permettrait à la fois de rendre plus facile l’importation d’OGM au niveau européen tout en permettant aux Etats membres qui le souhaitent d’en interdire ou d’en restreindre l’utilisation sur leur propre territoire. Autrement dit, si les gouvernements européens approuvent cette réforme, chacun pourra ensuite faire ce que bon lui semble sur son territoire.
Selon un responsable européen impliqué dans le dossier, le président de la Commission «était obsédé par l’accumulation d’autorisations d’OGM bloquées». Jean-Claude Juncker a donc «fait sa proposition et a lancé les autorisations sans attendre que les Etats prennent position. Si sa proposition est rejetée, il aura beau jeu de dire qu’il a présenté une solution et que les Etats et le Parlement ne sont pas capables de s’entendre», explique ce responsable.
Les écolos dénoncent «un cadeau aux lobbies»
Pour les Verts, cette proposition n’est qu’hypocrisie: même si chaque Etat membre a la liberté d’interdire les OGM sur son sol, ces derniers pourront facilement se retrouver dans nos assiettes, disent-ils en substance. «Dans une zone de libre circulation des marchandises, la possibilité laissée aux Etats d’interdire ensuite ces OGM sur leur territoire est un leurre», écrivent les deux porte-paroles d’EELV, Julien Bayou et Sandrine Rousseaux, dans un communiqué. «Les porcs et les jambons produits avec des aliments transgéniques en Pologne ou en Espagne se retrouveront sans aucune difficulté dans les rayons des grandes surfaces des autres pays. Il n’y aura en effet aucune possibilité de mettre en place des contrôles efficaces», estiment-ils. Pour EELV, «l’acceptation d’un tel système par les dirigeants européens est non seulement un cadeau fait aux lobbies mais également une insulte faite aux consommateurs européens majoritairement opposés à la consommation d’OGM». L’eurodéputé écologiste français José Bové s’est pour sa part déclaré «scandalisé» par cette décision et a appelé le Premier ministre français Manuel Valls à «se montrer très ferme en interdisant ces OGM en France».
La proposition fâche aussi la France et les Etats-Unis
Moins critique, la France, via sa représentation permanente à Bruxelles, a dénoncé la manière d’agir de l’Europe, sans se prononcer sur le fond: «Dix-sept OGM alimentaires autorisés par la Commission sans attendre un accord du Conseil et du Parlement européen sur sa proposition de réforme, ça signifie qu’elle est inutilisable et donc que c’est une fausse option», a jugé sur Twitter l’ambassadeur adjoint, Alexis Dutertre.
Source : Le Figaro
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Akasha
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Sujet: Brevetage du vivant, OGM autorisés, le bio attaqué, rien ne va plus ! Dim 3 Mai - 21:08
Bonsoir les noctambules Voici une nouvelle raison de s'indigner, de se dire que décidément on est pas encore sorti de l'ornière de la catastrophe écologique et de la malbouffe...Notre santé n'aura jamais été autant en danger que ces dernières années..Ce qu'on gagne d'un côté on le perd de l'autre, ces sans fin...La faute à une privatisation toujours plus importante, ce qui donne le diktat aux firmes privées qui ne voient que le profit sans penser au long terme, et les conséquences de leur politique...On ne peut raisonnablement continuer comme ça ! ...Il est donc nécessaire de boycotter toutes ces sociétés destructrice de la planète, reprenez votre pouvoir, ne participez pas à cette mascarade mes frères & sœurs, je vous en conjure ! Akasha
Brevetage du vivant, OGM autorisés, le bio attaqué, rien ne va plus !
Le mois d’avril s’achève en laissant un goût amer dans la bouche des acteurs de la transition écologique. Une vague de décisions en défaveur d’une alimentation saine vient de s’abattre. Monsanto, l’agro-industrie, les pontes de la FNSEA peuvent sabrer le champagne. La course à l’information a malheureusement tiré un trait trop rapidement sur ces évènements pourtant si importants. Alors que nous devrions être frappés d’indignation, le suppositoire est passé tout seul. L’habitude, sans doute. Mais que s’est-il passé en ce mois d’avril 2015 qui énerve autant que désespère ?
Au regard de l’information, avril 2015 semble un mois particulièrement tourmenté pour le monde de l’agriculture alternative, un secteur qui, s’il fallait le rappeler, fournit l’élément fondateur de la stabilité des sociétés : l’alimentation. Nous avons choisi de revenir sur certains titres d’actualité qui, fondamentalement, sont liés par leur nature. Ces évènements qui nous indignent démontrent une volonté désormais assumée par les institutions et leurs sbires d’encourager le triomphe du capitalisme de connivence aux airs de corpocratie industrielle.
Il n’y aura bientôt plus besoin de craindre un quelconque traité transatlantique. Il est pratiquement déjà là. Sa logique ayant gangréné les institutions, à force d’un lobbying aussi puissant qu’invisible. Le dernier rapport de Transparency International, qui lutte contre la corruption, est pourtant sans appel : les gouvernements et les institutions de l’Union Européenne sont minés par les lobbies qui influencent à leur profit les propositions de loi. Pas un seul des 19 pays et des trois institutions européennes étudiées ne serait à l’abri de leur influence, selon le rapport. Et pourtant, si on en croit les apôtres du modèle dominant, le danger viendrait du petit agriculteur bio…
Un second vigneron « bio » poursuivi en justice pour avoir refusé de polluer
Le magazine Basta ! révélait fin avril qu’un second vigneron « bio » était poursuivi en justice pour avoir refusé de traiter son vignoble avec un insecticide. Cet homme qu’on convoque au tribunal correctionnel pour refuser de polluer (alors que c’est proprement l’objectif de son activité), c’est Thibault Liger-Belair. On lui reproche de refuser d’effectuer des « mesures de protection des végétaux contre les organismes nuisibles » … En cause, la flavescence dorée. Bien que l’homme soit investi depuis 2013 dans un collectif de réflexion contre ce nuisible, notamment pour appliquer des méthodes alternatives et écologiques contre le parasite, pour les autorités, la chimie est la seule voie de la rédemption. L’homme regrette ce manque de nuance et ce parti pris manifeste d’un pouvoir en faveur des techniques pétrochimiques industrielles.
« Quand une loi est mal faite, cela ne nous pousse pas à la suivre. (…) Qu’on veuille protéger nos vignobles, oui, mais qu’on le fasse intelligemment et de manière mesurée » On vous invite naturellement à signer la pétition de soutien à Thibault Liger Belair, homme que vous pouvez apercevoir dans cet extrait du reportage choc « Insecticide Mon Amour » …
Mais ce « quasi fait divers » n’est qu’un exemple symbolique d’un logique plus large, appliquée au niveau de toute l’Europe.
19 OGM autorisés par l’U.E., dont 11 de Monsanto
Avril 2015, c’est aussi la date du feu vert donné par la Commission pour l’importation et la commercialisation de 19 organismes génétiquement modifiés (OGM). Une décision qui arrive comme un coup de massue, s’imposant de manière peu démocratique, alors que les États membres ne se sont pas encore mis d’accord sur une proposition de réforme leur permettant d’interdire ces fameux OGM sur leur territoire. Cette autorisation s’impose donc sans possibilité pour la France et d’autres pays de s’y opposer à ce jour.
Parmi ces OGM, 17 sont pourtant directement destinés à l’alimentation animale et humaine. Soja, maïs et colza, 11 d’entre eux viennent de la firme Monsanto. Les autres, des multinationales Dupont, Bayer et BASF. Les états n’arrivant pas à trouver un compromis, la Commission a imposé son feu vert qui prend application immédiatement, vaut pour dix ans et s’impose de force à tous les États. Triomphe des multinationales. La démocratie a plus que jamais des airs de corpocratie.
Que faire alors des états membres qui s’opposent aux OGM ? La Commission propose une autre réforme qui faciliterait l’importation d’OGM au niveau européen tout en offrant aux « anti-OGM » la possibilité de restreindre ou d’interdire ces biens sur leur territoire. Une demi-mesure dénoncée par les écologistes. En effet, l’Union Européenne étant une zone de libre circulation des biens, ces OGM pourront facilement se retrouver dans nos assiettes sans véritablement pouvoir s’en assurer. Par exemple, un porc gavé d’OGM en Espagne se retrouvera peut-être, sous forme de jambon, sur les étales des magasins parisiens.
Les États-Unis trouvent au contraire que la Commission ne va pas assez loin. Les USA estiment que ces produits sont sans risques sur base des avis scientifiques de l’Union européenne. Le lobbying forcené qui gravite autour des institutions n’est évidemment pas au centre des débats. Les multinationales du « transgène » applaudissent la décision. 40 demandes d’OGM supplémentaires attendent leur tour. À ce jour, 75 OGM sont autorisés à l’importation pour la commercialisation dans l’UE pour l’alimentation animale et humaine. Au delà de l’organisme modifié lui-même (et sa toxicité ou non), c’est tout le débat de fond sur les techniques de productions industrielles polluantes s’y rattachant (Round’up & cie.) qui passe à la trappe.
Feu vert pour le brevetage du vivant en Europe. Les multinationales disent merci.
Qu’une plante OGM soit privatisable, on le comprend. Mais qu’une plante naturelle comme une carotte, une tomate ou une haricot soit brevetable, dont privatisée, c’est pour le moins étonnant. Et pourtant, courant avril 2015, l’Office européen des brevets (OEB) a octroyé à des multinationales plusieurs brevets pour des légumes naturels…
Techniquement, si l’on découvre un lien entre une séquence génétique existant naturellement dans une plante cultivée et un caractère particulier de cette plante, on peut devenir propriétaire de toutes les plantes qui expriment ce caractère. En pratique, des entreprises en possession de ces brevets peuvent désormais attaquer en justice les agriculteurs qui cultivent des plantes sous brevets sans autorisation ou paiement d’une redevance spéciale. Vous voulez planter des tomates dans votre champ ? Il faudra payer une taxe, pas à l’état pour financer des hôpitaux ou des écoles, mais bien à un acteur privé comme Monsanto.
Un article publié sur TV5 Monde précise que plus de mille demandes de brevets de plantes dites « classiques » ont été effectuées par les industriels. Christine Noiville, présidente du Haut Conseil des biotechnologies, docteur en droit et directrice de recherche au CNRS explicite le mécanisme de privatisation du vivant : « Par cette décision, la Grande Chambre de Recours de l’Office Européen des Brevets confirme que l’entreprise peut bien obtenir un monopole temporaire sur le brocoli dit « anti cancer » et, au-delà, sur le caractère « anti cancer » lui même, tel qu’il pourrait être intégré dans n’importe quel autre type de plante. Donc les sélectionneurs, voire les agriculteurs, qui produiraient des plantes possédant ce caractère breveté seraient astreints à payer une redevance à l’entreprise détentrice du brevet. »
Malgré ces exemples accablants d’une main mise toujours plus ouverte des monopoles industriels sur le vivant et l’alimentation, certaines figures publiques manifestent ouvertement un soutien inconditionnel à l’agriculture « moderne » triomphante. Ce fut notamment le cas d’une intervention de Sylvie Brunel dans le journal Le Monde fin avril 2015. La logique ultra-libérale étant au centre du discours : l’air, l’eau, le vivant, tout doit appartenir à quelqu’un, si possible aux possédants, qui à ce jour sont représentés par une poignées d’industriels et d’entreprises transnationales.
L’intervention hallucinante de Sylvie Brunel dans le journal Le Monde.
Comme pour clôturer un mois bien terne en matière de décisions en faveur d’un système inique, il convient de citer cet article à peine croyable publié le 28.04.15 sur lemonde.fr. Sylvie Brunel, désormais citée dans les tribunes de la FNSEA, livre un torchon de complaisances envers les multinationales et les lobbies agro-industriels, donnant la nausée à ceux qui luttent sur le terrain (et on sait à quel point c’est difficile) pour le développement d’une agriculture alternative et responsable.
Dans un ton conservateur assumé, voire réactionnaire, sans le moindre chiffre, ni source, ni argument, Mme Brunel nous sert un discours éminemment consensuel dont il est permis, à sa lecture, d’émettre un sérieux doute sur la neutralité intellectuelle de son auteur. Concentré d’arguments d’autorité, l’article balaye de la main toute opposition, toute nuance, reléguant les critiques (fussent-ils universitaires, grands chefs cuisiniers, agronomes ou paysans) à des « extrémistes verts » qui, par leur promotion du local, de l’artisanal et du biologique, représenteraient un danger majeur pour la France, sa Sainte Croissance et ses industries triomphantes.
Sylvie Brunel s’en prend d’une traite, telle l’incarnation d’une armada de lobbyistes, aux végétariens, aux zadistes, aux anti-OGM, aux producteurs sans intrants chimiques et aux critiques de la logique productiviste. Traduisez : « Vive la Croissance. CQFD. Vous pouvez rentrer chez vous. » Pourtant, avec plusieurs grands prix et une belle expérience dans l’humanitaire, Mme Brunel avait su faire patte blanche jusqu’en 2008 où elle publie un pamphlet contre le développement durable, critiquant les ONG et les écologistes qu’elle décrit comme des fanatiques religieux adeptes de gadgets « éco-responsables » ! On croit rêver.
Sans la moindre démonstration scientifique, elle impose l’idée que la nature est dangereuse et que l’homme doit la dompter par des process modernes industriels. Les alternatives écologiques seraient, au contraire, signes de régression. Il ne faudrait surtout pas manger moins de viande. Il n’existerait pas d’alternatives écologiques efficaces et celles-ci nous plongeraient dans la pauvreté. L’agriculture biologique, quant à elle, est affublée de pratique religieuse, trop chère et mauvaise pour la planète. Vient ensuite la promotion des semences génétiquement modifiées car de toute façon « Resemer…le paysan peut le faire, mais il ne le souhaite pas ! » nous dit-elle. Monument d’obscurantisme, il faut la croire sur parole alors que le plus grand mouvement paysans international, la Via Campesina (représentant environ 200 millions de paysannes et de paysans), se bat pour que les paysans conservent le droit de replanter leurs semences !
Sylvie Brunel conclut par un appel à soutenir les paysans, non pas locaux, ni biologiques, mais bien agro-industriels de type Mille Vaches car « ce sont eux qui tiennent notre avenir entre leurs mains« … Une valse de non-arguments d’un gout douteux que l’ont pourrait entendre dans la bouche d’un ponte du CAC40.
En substance, on retiendra de ce discours autant que de l’actualité : vive Monsanto, vive l’industrie, vive la pétrochimie, à mort les écologistes. On en revient à notre bon vieux Thibault Liger Belair, attaqué pour son engagement en faveur d’une agriculture plus juste, crucifié en place publique par la rhétorique de « quelques Sylvie Brunel ». Sauvez la France, mangez du Tricatel et ne posez pas de questions, un terroriste vert sommeille peut-être en vous. Heureusement, le même jour, on pouvait également lire dans Le Monde une tribune sérieuse et argumentée en faveur d’une transition vers une agriculture éco-responsable : Pour une nouvelle transition alimentaire de Christian Rémésy, nutritionniste, directeur de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique. Lui aussi, probable terroriste vert…
Source : Rfi.fr/Lefigaro.fr/[Information TV2monde.com/Wikipedia/Sylvie Brunel/Imagine à la une Banksy
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orné
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Sujet: Re: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers Mar 11 Aoû - 13:42
L’Europe autorise les OGM : la France n’a pas la possibilité de s’y opposer…
Merci à Sceptique pour l’alerte. Malgré les pétitions et les millions de signatures, on se moque bien du refus des populations, des études, du principe de précaution. Ce n’est que le début de ce que sera TAFTA, avec en prime, le Codex Alimentarius.
L’Europe autorise les OGM : la France n’a pas la possibilité de s’y opposer.
Fabrice Reault 15 juillet 2015
L’Europe autorise les OGM, aucun pays n’est en mesure de pouvoir préserver sa population de cette décision compte tenu du marché de libre échange économique. Les différentes politiques nationales sont donc bien ignorées par Bruxelles : emballez c’est pesé ! L’Europe a donc décidé d’autoriser l’importation et la commercialisation de 19 organismes génétiquement modifiés (OGM). Une décision qui s’affranchit des diverses volontés nationales exprimées sur le sujet. Car les États membres ne se sont pas encore mis d’accord sur une proposition de réforme leur permettant d’interdire ces fameux OGM sur leur territoire. Ils ont été pris de vitesse par Bruxelles
Cette autorisation s’impose. Aucun recours légal pour la France ou d’autres pays, pour s’y opposer. Ces OGM sont pourtant directement destinés à l’alimentation animale et humaine : soja, maïs et colza. Onze d’entre eux viennent de chez Monsanto.
La mesure s’est accélérée « car les États ne parvenaient pas à trouver un compromis ». Mais comment aurait-il pu en être autrement ? L’Europe est bel et bien une machine à créer du désaccord. Il n’est déjà pas facile de trouver un accord à deux, alors quand on rapporte l’équation aux 28 pays dans la Communauté Européenne… pas d’accord possible à 28. C’est mathématique, plus le nombre de variables est élevé, plus les possibilités de parvenir à un accord sont faibles.
La Commission impose donc de force à tous les pays son autorisation qui prend application immédiatement pour une durée de dix ans. C’est une victoire pour les multinationales et une défaite cuisante de la démocratie, une de plus.
Que faire alors des états membres qui s’opposent aux OGM ?
L’Europe laisse de faux espoirs aux pays « anti-OGM » qui ont la possibilité de restreindre ou d’interdire ces biens sur leur territoire. » Très bien » me direz-vous ? Seulement voilà : l’Union Européenne étant une zone de libre circulation des biens, ces OGM pourront facilement se retrouver dans nos assiettes sans que l’on puisse vérifier quoi que se soit.
Les USA trouvent que la Commission Européenne ne va pas assez loin ! Ils estiment que ces produits sont sans risque, au regard de l’avis des scientifiques de l’Union européenne (!) Le lobbying forcené qui gravite autour des institutions n’est évidemment pas au centre des débats. Les multinationales du « transgènique » applaudissent la décision.
Pas moins de 40 demandes d’OGM supplémentaires attendent de recevoir l’autorisation à l’importation pour la commercialisation dans l’UE pour l’alimentation animale et humaine.
Au delà de l’organisme modifié lui-même (et sa toxicité ou non), c’est tout le débat de fond sur les techniques de productions industrielles polluantes s’y rattachant qui passe à la trappe.
Source: Mieux vivre Autrement
Publié dans INFOS en Europe
Ils ont dit non à l’agriculture industrielle, ils sont devant la justice. Voilà qui ils sont Canal+: L’Effet Papillon du 29/11 – Argentine, le pays de la viande clonée Les amis de la terre: Et de deux ! Après le glyphosate, le 2-4 D est classé comme « possible cancérogène » par l’OMS
Pourtant certains pays de la zone non UE pourrait se passer de l'opposition de l' UNION EUROPÉENNE. Comme l’Écosse par-exemple, qui interdit les culture OGM's. Ils suivent la Russie qui avait eut aussi interdit les OGM sur le territoire. http://www.notre-planete.info/actualites/4112-Russie-interdiction-OGM Orné
L’Ecosse a décidé d’interdire la culture des OGM sur son territoire. Ce gouvernement autonome au sein du Royaume-Uni entend ainsi profiter d’une possibilité ouverte récemment par l’Union européenne.
L’Ecosse veut rester un territoire vert et propre et le gouvernement écossais estime que l’introduction des cultures OGM (organisme génétiquement modifié) pourrait nuire à son image et remettre en cause la prospérité du secteur agroalimentaire et de la boisson qui pèse près de 20 milliards d’euros par an.
Lire la suite L’Ecosse interdit la culture des OGM sur son territoire
Akasha
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Sujet: Re: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers Lun 17 Aoû - 20:51
Bonsoir mes frères & sœurs Je vous proposes un superbe article factuel sur les OGM et les conséquences que cela implique..Un article hyper complet et bourré de liens qui donne sur des études..Il y a de quoi lire et devenir incollable sur le sujet.
Le danger des OGM n’est pas là où vous croyez
La guerre contre les organismes génétiquement modifiés est truffée d’erreurs, de mensonges, de mauvaise foi et autres falsifications jouant sur nos peurs. Les étiqueter ne vous écartera pas du danger et pour cause: il est ailleurs.
Les magasins bio Whole Foods obligeront bientôt l’étiquetage des produits contenant des OGM vendus dans ses rayons. Abbott, l’entreprise commercialisant le lait maternisé Similac, vient de créer une gamme sans OGM, afin d’offrir aux parents une «tranquillité d’esprit». Les supermarchés Trader Joe’s ont promis qu’ils n’utiliseraient plus d’OGM. Idem du côté du fast-food mexicain haut de gamme Chipotle.
Des écologistes et des associations veulent même aller plus loin. Des centaines d’associations américaines et internationales, comme Consumers Union, Les Amis de la Terre, Physicians for Social Responsibility, Center for Food Safety et l’Union of Concerned Scientists en appellent à «l’étiquetage obligatoire des aliments génétiquement modifiés». Depuis 2013, une telle législation est en vigueur dans le Vermont, le Maine et le Connecticut. Le Massachusetts est a priori le prochain sur la liste.
Le postulat de base de ces législations –et la principale source d’angoisse des consommateurs, elle-même à l’origine d’une regain d’attention pour les produits non OGM de la part des industriels– relève d’une préoccupation sanitaire. En 2014, dans un sondage menée par le Pew Research Center, 57% des Américains estimaient qu’il était globalement «risqué de manger des aliments génétiquement modifiés»
LIRE LA SUITE ET LES NOMBREUX LIENS SUR LA SOURCE DE L'ARTICLE.
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Sujet: Re: OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers
OGM : Quand l’Union européenne se soumet au diktat des cartels semenciers