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 Guerre d’intervention et impérialisme humanitaire (suite)

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Akasha

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MessageSujet: Guerre d’intervention et impérialisme humanitaire (suite)   guerre - Guerre d’intervention et impérialisme humanitaire (suite) EmptyDim 17 Jan - 21:22

Guerre d’intervention et impérialisme humanitaire (suite)

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Impérialisme humanitaire. Droit de l’Homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?


Guerre d'intervention et impérialisme humanitaire from lesmutins.org on Vimeo.


Note : Cet entretien fait suite à un débat qui n’avait pas pu se tenir à la fête de l’Huma suite à des menaces extérieures non identifiées. Jean Bricmont développe ici ses arguments contre l’utilisation de "l’idéologie des droits de l’Homme" pour justifier des guerres.

Thèmes évoqués : Les accords de Munich, la guerre d’Espagne, Guerres d’Afghanistan, d’Irak, du Kossovo, de Libye... Le cas de la Syrie, la politique américaine, l’OTAN, l’ONU, Kouchner, BHL, etc...

JEAN BRICMONT

Jean Bricmont, vous l’avez peut-être déjà aperçu dans le film Chomsky & Cie

Il est professeur de Physique théorique à l’Université de Louvain en Belgique.
Il a coordonné, avec Julie Franck, le cahier de l’Herne consacré à Noam Chomsky. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages :

- "Impostures intellectuelles", co-écrit avec le physicien américain Alan Sokal (Ed. Odile Jacob)
- "A l’ombre des Lumières", débat avec Régis Debray (Ed. Odile Jacob)
- "Raison contre pouvoir, le pari de Pascal", entretien avec Noam Chomsky (Ed. L’Herne)
- "Impérialisme humanitaire. Droit de l’Homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?" (Ed. Aden)

Ce dernier essai étant celui qui nous a donné envie d’entendre les arguments de Jean Bricmont et d’en débattre. Pour ne rien vous cacher, Jean Bricmont n’a pas que des amis en France, essentiellement à cause de ses positions de défense de la liberté d’expression, idée héritée des Lumières, mais désormais difficile à exprimer dans notre pays sans se faire accuser des pires intentions, d’alliances douteuses, et parfois se faire insulter.
Nous vous laissons juger de l’intérêt des propos dont ont été privés les camarades qui étaient venus débattre à la fête de l’Huma. Pensez par vous-même !

LE DÉBAT

Suite à la diffusion de la vidéo, nous avions proposé aux abonnés à la lettre info de débattre. Voici leurs questions et les réponses de Jean Bricmont :

Questions de Franck de Bruxelles : Est ce que le droit d’ingérence vous semble légitime dans le cas de l’intervention, du Vietnam au Cambodge, entre 78 et 79, qui a mis fin au régime de Pol Pot ou de celle de l’Inde lors du conflit Pakistan-Bangladesh ? Si on peut légitimer ou approuver une telle intervention, sur quels principes peut-on s’opposer à une autre ?

JB : J’ai tendance à le penser, mais je ne suis pas expert sur cette partie de l’histoire. Cependant, ce n’est pas parce qu’on peut trouver une exception à une loi que celle-ci est mauvaise, surtout dans des questions aussi compliquées que le droit international. Est-ce que l’intervention d’Hitler dans le pays des Sudètes (qui faisait partie de la Tchécoslovaquie), qui étaient germanophones et germanophiles, était légitime ? Notons que cette intervention a été acceptée par les accords de Munich, qui sont depuis lors considérés comme le summum de la capitulation devant « le Mal ». Mais sur quelle base condamner cette intervention (à l’époque, c’est-à-dire sans connaître la suite de l’histoire) si on accepte les autres ? Cet exemple montre qu’on peut très bien défendre des règles, au nom de l’intérêt général, même si dans des cas concrets, les choses peuvent être compliquées.

Notons que l’Inde et le Vietnam défendent en général la position du mouvement des non alignés, qui s’oppose à l’ingérence. Mais dans les opinions publiques occidentales, surtout à gauche, l’ingérence est devenue un droit et souvent même un devoir. C’est cette idéologie que je tente de critiquer dans la vidéo.

F : Le droit international a-t-il une raison d’être s’il n’y a pas de police internationale qui le fasse respecter ?

JB : Le gros défaut du droit international et encore plus de la justice internationale est qu’il n’y a pas de police pour le faire respecter. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’a aucune raison d’être. D’abord, son existence permet de dire ce qui est légal ou non : on sait que la guerre en Irak (ou même au Kosovo et en Libye, dès qu’elle a dépassé la protection des populations) était illégale, mais, pour pouvoir dire cela, il faut qu’existe un certain droit international, qui, dans sa forme actuelle, n’existait pas avant 1945. En plus, le fait que les gouvernements soient en contact permanent à travers l’ONU est plutôt une bonne chose. On ne peut pas le prouver évidemment, mais cela a peut-être évité une guerre généralisée, qui aurait été nucléaire, pendant la « guerre froide ». Le droit international, c’est un peu comme la démocratie, ce n’est parce qu’en pratique c’est très imparfait qu’il faut le rejeter complètement.


Message de Solen : Merci beaucoup pour votre vidéo, si vous hésitez à renouveler l’expérience, n’hésitez plus !!! Trois petites questions :

Classez-vous l’humanitaire dans l’ingérence ?


JB : Non bien sûr ! Je distingue entre la coopération, économique ou culturelle, qui se fait avec l’accord des états, et l’ingérence qui se fait sans elle. Je remarque au passage que presque aucun état ne s’oppose à ce que l’on assure à toute l’humanité l’eau potable (par exemple) et que, d’une part, le coût de cette opération serait infime par rapport aux budgets militaires des états qui se donnent le droit d’ingérence et, d’autre part, sauverait bien plus de vies que ne le font les guerres « humanitaires », même en acceptant toutes les assertions de leurs partisans.

Peut être que c’était de la provocation, mais pense-t-il réellement que de manifester son soutien à telle ou telle opinion ou clan à l’extérieur même du pays soit de l’ingérence ? Je pense qu’on peut avoir une opinion sur un sujet, sans pour autant souhaiter l’imposer au reste du monde ni d’ailleurs, comme vous l’expliquez, en avoir les moyens. (ou j’ai mal compris peut être que vous dites juste que ça ne servait à rien, ce en quoi je ne suis pas forcément d’accord).

JB : Bien sûr on peut avoir une opinion, mais quand on exprime publiquement cette opinion, dans nos pays, il faut, à mon sens, se poser la question des effets que cette expression publique d’opinion (pas l’opinion elle-même, mais son expression publique) aura. Si je dénonce dans les colonnes du Monde ou de Libération telle ou telle politique (mettons) en Iran, on peut se demander :
- qui, dans les cercles du pouvoir, m’écoute en Iran ? Probablement personne.
- quel effet cela aura sur notre politique face à ce pays ? Sans doute de renforcer la propension à prendre des sanctions, à refuser de négocier de bonne foi, etc.

On pourrait répondre que des opposants (en Iran) souhaitent ces prises de position publiques. Certains sans doute le souhaitent, mais ils sont nombreux aussi à refuser la politique des sanctions et l’effet principal des dénonciations publiques de l’Iran ici est de renforcer ces sanctions. Plus fondamentalement, je ne suis pas d’accord pour renoncer à une politique de paix et, donc, de non ingérence, parce que des opposants ou des « victimes » quelque part dans le monde souhaitent notre ingérence. En effet, il y a encore beaucoup plus de personnes dans le monde qui rejettent cette politique d’ingérence et la soutenir revient à renoncer à toute position autonome, de la part des citoyens, des mouvements de la paix etc., par rapport à l’Otan et aux Etats-Unis (voir http://www.michelcollon.info/Reponse-a-la-gauche-anti-anti.html).

Je vais encore beaucoup plus loin dans le refus du « soutien à ». Récemment, des belges progressistes ont signé un texte invitant les Équatoriens à voter pour Correa ; on ne m’a rien demandé, mais si on l’avait fait, je ne l’aurais pas signé (même si je me réjouis de son élection). En effet, je pense que les Equadoriens ont assez de bon sens pour ne pas se préoccuper de l’opinion d’intellectuels de gauche européens dont les problèmes se situent à des années-lumières des leurs, mais surtout que, si nous avions la possibilité d’influencer leur vote, ce serait totalement illégitime, vu que nous ne vivons pas là et que nous ne subissons pas les conséquences, bonnes ou mauvaises, de ce vote.

Comment faire lorsque pour la plupart des causes que les humanitaires et les trotskystes (la c’est vous qui le dite) défendent en faisant malgré eux de l’ingérence sont dues à une ingérence encore plus forte qui est celle des états, des lobbies etc ? Comment concrètement on peut se battre contre l’ingérence des états à notre niveau et chez nous et pas seulement à notre niveau et chez eux par l’humanitaire et ainsi en rebouclant la boucle ? Je crois que c’est ça aussi le problème, tout le monde sait que globalement on marche sur la tête, personnellement je n’ai jamais fait d’humanitaire car j’ai toujours trouvé ça douteux mais la plupart des personnes que je connais qui en ont fait sont persuadées du bienfait de leurs actions et de leurs causes. Et je n’ai jamais rien fait concrètement pour éviter l’ingérence de mon état, donc qui est dans l’action positive et qui ne l’est pas ?

JB : Dans le temps, il y avait des mouvements de paix ou anti-coloniaux ou anti-impérialistes, qui s’opposaient avant tout aux politiques impériales de leurs gouvernements. L’idéologie des droits de l’homme, fondant celle du droit ou du devoir d’ingérence, a complètement détruit ces mouvements. Néanmoins les guerres sans fin ont créé une certaine « war fatigue » aux Etats-Unis, et un certain renouveau de la pensée pacifiste ; le relais belliciste semble être pris par la France ; reste à voir combien de temps il lui faudra pour aussi se fatiguer.


Et sur le Mali, questions supplémentaires que nous avons reçu et compilées :

L’intervention de l’armée française au Mali vous paraît-elle légitime, puisque le gouvernement malien l’a demandée et que le peuple malien semble s’en satisfaire ? Est-ce un cas d’ingérence et de guerre impérialiste ?

Quelle était l’alternative à l’intervention militaire au Mali ?


JB : La situation au Mali est différente des autres, parce que l’intervention là était demandée par le gouvernement en place. Ce qui ne veut pas dire qu’elle est légitime ou souhaitable, mais que, si on veut en discuter, il faut faire appel à d’autres arguments que ceux de la défense du droit international. L’interview s’est faite avant cette intervention et je n’ai pas vraiment eu le temps ou le recul pour écrire quelque chose à ce sujet.

Merci à Jean Bricmont et à toutes celles et ceux qui ont joué le jeux. Nous renouvellerons l’expérience du débat en ligne prochainement avec d’autres intervenants. Si toute fois vous voulez vous servir de nos vidéos en ligne pour des débats, n’hésitez pas, c’est fait pour. Vous pouvez aussi ( mais ce n’est pas un obligation bien sûr !) nous soutenir en prix libre pour nous aider à faire plus de vidéos que nous mettrons à disposition.

COMPLÉMENT : L’ANARCHISME SELON JEAN BRICMONT

Pour compléter cet entretien, ci dessous, une vidéo récente d’une conférence de Jean Bricmont donnée à Bruxelles le 11 décembre 2012, organisée par Attac Bruxelles 2 : "Qu’est-ce que l’anarchisme ?"


http://www.lesmutins.org/Guerre-d-intervention-et
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