Sujet: Le mystère de la momie de Sibérie Mar 23 Juil - 14:21
En 1927, dans un monastère bouddhiste de Sibérie. Sentant sa mort proche, le Chambo Lama Itigilov fait part de ses dernières volontés aux autres moines. Il demande notamment que son corps soit exhumé au bout de trente ans. Peu après, au cours d’une séance de méditation, il meurt dans la position du lotus. Lorsque les moines bouddhistes ouvrent sa tombe, quelques décennies plus tard, ils découvrent avec surprise que le corps est resté presque intact.
Itigilov est né en 1852 en Bouriatie, il a commencé son éducation religieuse à l'âge de 16 ans. Il a étudié à l'Anninsky Datsan (une université bouddhiste en Bouriate, qui est aujourd’hui à l’état de ruine), obtenant des diplômes de médecine et de philosophie. C’est à cette période qu’il a écrit une encyclopédie de pharmacologie.
En 1911, il a été nommé 12ème Chambo Lama (chef spirituel des bouddhistes russes), cette nomination a inauguré une période de renaissance bouddhiste parmi les Bouriates.
Entre 1913 et 1917, Itigilov était sur le devant de la vie spirituelle en Russie. Il a participé aux célébrations du Tricentenaire de la Maison des Romanov et a ouvert le Gunzechoyney datsan, le premier temple bouddhiste à Saint-Pétersbourg et en Europe. Le 19 mars 1917, le Tsar l'a décoré de l'Ordre de Saint-Stanislas.
Pendant la Première Guerre mondiale Itigilov a présidé la société des "frères Bouriates", une organisation aidant l'armée russe avec de l'argent, des provisions, des vêtements, et des médicaments. Il a également aidé à installer un certain nombre d'hôpitaux, avec des médecins-lama aidant les soldats blessés. Pour ses activités caritatives, Itigilov a reçu l'Ordre de Sainte-Anne.
En 1926, Itigilov a conseillé aux moines bouddhistes de quitter la Russie, puisque "l'enseignement rouge venait de débarquer", mais lui choisissant de rester au pays.
Un an après, à 75 ans, sentant sa mort venir, il a demandé aux lamas de commencer des cérémonies de méditation et des rites funéraires. Mais ils n'ont pas voulu exécuter cette demande puisque Itigilov était encore vivant. Ainsi, Itigilov a commencé seul à méditer, au fur et à mesure d'autres lamas se sont joint à lui et bientôt il cessa de respirer.
Itigilov laissa un testament demandant à être enterré à l’heure de sa mort en position du lotus. Selon ses souhaits, son corps est mis dans une boîte de pin et enterré dans un bumkhan (un cimetière pour les enterrements de lama) de la localité de Khukhe-Zurkhen (coeur bleu-foncé en langue Bouriate). Une des clauses du testament stipule que son corps doit être exhumé des années après sa mort par d’autres moines. Cette clause est interprétée par des croyants comme une démonstration de l'incorruptibilité du corps d'Itigilov.
En 1955 et en 1973, le corps d'Itigilov est examiné par des moins bouddhistes qui sont étonnés de n'observer aucun signe de détérioration physique. Les moines ne préfèrent rien divulguer aux autorités athées de la Russie communiste et le corps demeure in situ jusqu'en 2002.
Le 11 septembre 2002 le corps d’Itigilov est exhumé une nouvelle fois, en présence des chefs de la Sangha (communauté) bouddhiste Russe. Le corps est transféré à Ivolginsky datsan (aujourd'hui une résidence de Chambo Lama) où il est examiné de manière approfondie par des moines, des scientifiques et des pathologistes. Le rapport officiel est publié au sujet du corps, il mentionne que le corps est "dans l’état de quelqu'un qui est mort il y a 36 heures", très bien préservé, sans aucun signe de détérioration, avec les muscles entiers, des membres non raides et de la peau encore souple.
Le corps d'Itigilov n'a jamais été embaumé ou momifié. On dit que son cadavre saigne toujours si il est blessé. Les moines bouddhistes l’approchent comme une personne vivante et lui serrent la main. Quelques croyants fervents prétendent même qu'Itigilov est encore vivant, seulement immergé dans une sorte d’hibernation ou une sorte de Nirvana.
Selon certaines croyances bouddhistes seul les maîtres les plus avancés peuvent tomber dans un état particulier avant la mort et se purifier de sorte que le corps mort ne se dégrade pas. Quelques scientifiques expliquent l'état du corps d'Itigilov par des quantités anormales de brome découvertes dans les tissus et des muscles.
Le 23 avril 2003, la conférence des bouddhistes Russe a reconnu le corps de Dashi-Dorzho Itigilov comme une relique du bouddhisme Russe. La conférence a aussi posé la première pierre d’un nouveau temple le Itigel Khambyn Ordon consacré à Dashi-Dorzho Itigilov.
En 2005, le corps d'Itigilov a été gardé dehors, en contact avec d'autres, sans le préserver de la température ou de l’humidité.